Rentrée 2025 - Des ambitions affichées… mais des moyens toujours absents !

  • Enseignants du secondaire - Sous contrat Éducation nationale

La circulaire de rentrée 2025 de la ministre de l’Éducation nationale affiche des intentions ambitieuses et louables : une École républicaine qui élève le niveau général des élèves, lutte contre toutes les inégalités, garantit la santé, la sécurité et le bien-être des élèves, renforce l’inclusion et la mixité sociale et s’ouvre aux enjeux contemporains (développement durable, numérique, intelligence artificielle).

Mais derrière ces annonces, la réalité de terrain est tout autre.

La Fep-CFDT dénonce un écart préoccupant entre les ambitions affichées et les moyens accordés. Par ailleurs, certaines mesures annoncées ne tiennent pas compte des spécificités du privé sous contrat. Ainsi, les psychologues de l’Éducation nationale (PsyEN), dans le secteur privé, relèvent des directions diocésaines, entraînant de fortes disparités territoriales. De même, la médecine scolaire reste largement absente : très peu d’établissements privés disposent de la présence d’un.e infirmier.ère scolaire.

La Fep-CFDT continue aussi de s’opposer fermement au « Choc des savoirs » spécialement :

-        À la mise en place des groupes de niveaux qui sont inégalitaires, stigmatisants et difficiles à mettre en œuvre dans les établissements privés. (Lire la position détaillée de la Fep-CFDT).

-        Aux évaluations nationales dans leur forme actuelle qui mettent une pression constante sur les élèves et sur les personnels sans preuve d’efficacité. Les évaluations trop nombreuses freinent les transmissions des apprentissages et créent souffrance et mal-être. (Lire la position de la Fep-CFDT sur les évaluations nationales).

-        À la mise en place précipitée des nouveaux programmes de français et de mathématiques des cycles 1, 2 et 3 pour lesquels nous n’étions pas demandeurs, qui portent atteinte à la liberté pédagogique.

-        Au nouveau DNB qui tend à supprimer l’évaluation par compétence au profit des notes (Lire ici).

-        À l’instauration, dès cette rentrée, d’une épreuve anticipée de mathématiques en classe de première ; elle désavantage les élèves de seconde de l’an dernier qui n’y ont pas été préparés, et réduit l’importance accordée à la discipline en terminale.

Ce que revendique la Fep-CFDT :

  • Des moyens humains, matériels et organisationnels à la hauteur des objectifs affichés, notamment pour l’inclusion.

  • L’égalité de traitement entre public et privé sous contrat : dispositifs EVARS (Eduquer à la vie affective et relationnelle, et à la sexualité), formations laïcité, égalité filles/garçons, sécurité… doivent s’appliquer partout.

  • Une orientation réfléchie, non précipitée dès la 5e, et des référents accompagnés de moyens supplémentaires, luttant contre les déterminismes sociaux et territoriaux (Lire la position de la Fep-CFDT sur l’orientation).

  • Une voie professionnelle valorisée, non dictée par des logiques économiques ou territoriales (Lire le bilan des réformes de la voie pro de la Fep-CFDT).

  • Un vrai bilan du parcours en Y (pour le lycée professionnel), établi de façon paritaire, est attendu et nécessaire.

  • Le respect et l’approfondissement du protocole « mixité sociale » et la mise en place d’instances académiques pour en vérifier l’effectivité comme cela était prévu.

  • Une réflexion éthique et environnementale sur le numérique et l’IA, intégrée dans les formations des élèves et des personnels (Lire ici pour en savoir plus sur le cadre d’usage de l’IA en éducation).

  • L’importance de la formation initiale et continue. Les deux réformes, précipitées et non concertées, sont insatisfaisantes. La Fep-CFDT rappelle d’ailleurs que les formations continues doivent se faire de nouveau sur le temps scolaire car il s’agit d’un temps de travail.

La Fep-CFDT réaffirme qu’un dialogue social renforcé est essentiel pour faire face aux enjeux actuels et pour former des citoyens autonomes, critiques et responsables, dès le plus jeune âge.

Le gel des dépenses de l’État annoncé par le premier ministre au mois de juillet a déjà paralysé toutes les mesures prévues de revalorisation des enseignant.es. Cette austérité programmée ne laisse donc pas espérer de moyens supérieurs pour l’Éducation nationale et rend caduque la plupart des éléments de cette circulaire qui se transforme en simple écrit d’affichage.

Sans moyens, les ambitions restent des déclarations vides et les objectifs affichés dans les textes resteront inatteignables, voire injustes.

À télécharger

Circulaire de rentrée 2025

  • circulaire de rentrée 2025

    PDF — 192Ko

  • circulaire interactive de rentrée 2025

    PDF — 57Ko

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