Orientation des élèves : la Fep-CFDT reçue à l’Assemblée nationale

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La Fep-CFDT a été reçue deux fois à l’Assemblée nationale par les députés Arnaud Bonnet et Laurent Croizier, dans le cadre d’une « mission flash sur l’évaluation de l’accompagnement des élèves à la découverte des métiers et à l’orientation », menée par la Commission des affaires culturelles et de l’éducation. Nous avions au préalable pris soin de sonder nos collègues CFDT pour que notre voix soit celle du terrain et des territoires. Ce fut l’occasion de brosser un tableau recouvrant les difficultés de l’ensemble de la communauté éducative. Nous avons d’emblée souligné les fortes disparités et les déterminismes, qui sont autant d’entraves à des choix ouverts, éclairés et émancipateurs pour les jeunes.

Le 30 avril 2025, la Fep-CFDT était représentée par Damien Gillot qui intervenait avec Sylvie Perron, de CFDT Éducation, Formation, Recherche Publiques, pour la Confédération. Le 22 mai 2025, Damien Gillot, Sylvie Lehelleco et Judith Volcot portaient la voix de la Fep-CFDT, en présence d’autres organisations syndicales du privé. Nous nous sommes exprimés sur le parcours contraint et contraignant de l’orientation et sur les défis à relever pour l’améliorer.

L’orientation, un parcours contraint et contraignant qui s’étale sur toute la scolarité

Pour la Fep-CFDT, l’orientation constitue un véritable parcours tout au long de la scolarité. La Fep-CFDT souhaite pour les jeunes des parcours d’orientation qui se construisent sans stéréotype de genre, sans déterminisme social et/ou territorial. Mettre en place la mixité sociale dans le privé sous contrat est une condition préalable nécessaire. Par ailleurs, afin de bien assurer leur mission de conseil en orientation, les enseignants ont besoin de recevoir une formation spécifique. Cela rendra plus efficace les heures prévues pour ce sujet. En outre, la Fep-CFDT a rappelé que les Psy-EN n’existent pas dans l’Enseignement privé sous contrat et très peu d’établissements se dotent de personnels de droit privé pour s’y substituer. Pour ce qui est du supérieur, la Fep-CFDT donne l’alerte : certaines formations supérieures privées lucratives abusives parviennent à leurrer des élèves, mais rien ne permet de les identifier par rapport aux formations reconnues.

Par ailleurs, plus les jeunes s’émancipent du milieu familial, plus ils se confrontent à des univers différents, et plus ils seront à même de développer leur parcours propre. Concrètement, cela est facilité par les stages en entreprise, notamment en classe de 3e et 2de. Mais leur mise en œuvre rencontre des difficultés organisationnelles qui méritent d’être prises en compte. Ainsi, pour la Fep-CFDT, il serait souhaitable de veiller à ce que ces stages ne soient pas effectués de façon simultanée, concentrés dans le temps et dans l’espace. En particulier en classe de seconde, la période de stage en juin peut être source de tensions pour les entreprises qui n’ont pas la capacité d’accueillir un grand nombre de stagiaires en même temps. En outre, un stage à ce moment de l’année scolaire ne permet pas d'aider à la prise de décision pour une filière de 1ère, surtout technologique.

 

De Parcoursup à l’apprentissage et au supérieur privé : un large éventail de défis à relever

Le consensus est unanime :

- pour ne pas commencer trop tôt l’orientation,

- et pour que la formation à l’orientation ait lieu dès la formation initiale des enseignants puis lors de leur formation continue.

Plus spécifiquement, la Fep-CFDT pointe du doigt des questions récurrentes :

- Sur Affelnet ou Parcoursup, les élèves du privé passent-ils après ceux des écoles publiques ?

- La Fep-CFDT regrette l’absence de référent Parcoursup pour les enseignants du privé sous contrat, tout comme l’absence de dialogue avec les OS.

- Dans les établissements privés sous contrat, les locaux sont saturés et il est difficile de disposer d’un lieu pour recevoir les élèves et discuter de leur orientation.

- A défaut de disposer d’un Psy-EN, des parents d’élèves du privé sous contrat se tournent vers des coachs pour constituer les dossiers sur Parcoursup. Parallèlement, des régions ne financent pas l’orientation pour le sous contrat pour des raisons politiques, et des CIO refusent parfois, et illégalement, de recevoir des élèves du privé sous contrat.

- Le jeune doit avoir du choix et aussi, avoir le droit à l’erreur. Il doit pouvoir connaître les différentes filières (initiale, apprentissage...), pouvoir choisir et pouvoir changer d’orientation assez facilement.

- Le bac Blanquer renforce la pression sur le contrôle continu pendant deux ans. Cela peut conduire à des stratégies parfois aberrantes sur le choix des spés par exemple. En outre, la réforme n’a pas déconstruit les anciennes filières, qui sont devenues plus genrées.

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