
L'IA en éducation - cadre d'usage
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Durant ce mois de juin, après avoir procédé à plus de 500 consultations au sein de la communauté éducative, le ministère a mis en ligne un fascicule, le cadre d’usage de l’IA en éducation. A destination des personnels administratifs, enseignants et élèves, il a suscité de vastes débats. Constatant qu’on ne peut pas interdire le recours à l’IA (Intelligence artificielle), la CFDT a proposé ses lignes directrices en diverses instances.
Le 7 mai 2025 s’est tenue une commission spécialisée sur ce thème. Quinze jours plus tard, le 22 mai, le Conseil supérieur de l’éducation (CSE), durant lequel 66 amendements déposés, s’est aussi emparé du sujet.
Lors de ces rencontres, les préoccupations exprimées par nombre d’organisations syndicales tournaient autour de la volonté de limiter le plus possible l’accès à l’IA pour les élèves ou encore de la question des corrections de copies produites. Pragmatiques, les deux fédérations CFDT de l’éducation rappellent que désormais tous les élèves utilisent l’IA et que trouver des solutions réalistes est une nécessité, tant pour le travail au quotidien que pour le Grand oral. En outre, les enjeux environnementaux – en raison de l’empreinte écologique élevée de l’IA – doivent être intégrés au débat comme dans les pratiques de l’IAG (Intelligence artificielle générative), lesquelles doivent demeurer raisonnées. Par ailleurs, la CFDT souligne qu’il existe aussi des enjeux liés à l’éthique et la propriété intellectuelle. L’IAG doit être en open source et doit citer ses sources correctement – sources qui doivent être fiables.
Il y a donc, pour la CFDT, urgence que les enseignants soient formés pour répondre au mieux aux différents enjeux.
Le contenu se veut rassurant : « L’usage de l’IA en éducation s’effectue exclusivement au service des apprentissages et des pratiques professionnelles, dans le respect des valeurs de l’École de la République, du cadre légal sur la protection des données à caractère personnel, de la liberté pédagogique et des enjeux environnementaux ».
Le cadrage appelle à la vigilance sur les données saisies dans les outils accessibles au grand public – il ne faut demander en aucun cas aux élèves de se créer un compte personnel auprès de services d’IA accessibles à ce même grand public. De plus, il convient d’avoir conscience de l’impact environnemental des IA génératives en faisant un usage raisonné de l’outil.
Son emploi doit être transparent, « en signalant toute utilisation de l’IA dans une prise de décision, en indiquant clairement la façon dont elle a été utilisée et, dans la mesure du possible, en précisant le type d’outil utilisé ». Il convient donc d'adapter les devoirs et modalités d’évaluation. Le texte rappelle aussi que si un élève utilise l’IA sans autorisation explicite, cela constitue une fraude. Pour finir, le cadrage pointe qu’elle ne doit être exploitée « que lorsqu'une plus-value pédagogique est avérée ».
Pour aller plus loin : https://www.education.gouv.fr/cadre-d-usage-de-l-ia-en-education-450647