
fep-cfdt_-_declaration_cse_30_janvier_2025
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Jeudi 30 janvier 2025, les nouveaux textes du Choc des savoirs étaient à l’ordre du jour du Conseil supérieur de l’éducation. La Fep-CFDT et la CFDT Éducation, Formation, Recherche Publiques sont restées sur leur ligne d’opposition générale, tout en proposant des amendements dans l’intérêt des travailleuses et travailleurs de l’Éducation nationale, des élèves, du service public d’éducation.
Sur les groupes de niveaux
Suite à la saisine par la CFDT Éducation, Formation, Recherche Publiques du Conseil d’État, l’arrêté collège instituant les groupes de niveaux avait été annulé. La nouvelle ministre, avant même d'engager tout dialogue avec les syndicats, a remis à l'ordre du jour l’arrêté précédé, cette fois, du décret du Premier ministre.
Les textes proposés maintiennent les groupes de niveaux en 6e et 5e en français et en mathématiques pour la rentrée 2025, sur tout l’horaire. Par dérogation, les élèves peuvent être, pour une ou plusieurs périodes, et une à dix semaines dans l'année, regroupés conformément à leur classe de référence pour ces enseignements. La composition de ces groupes doit être réexaminée au cours de l'année scolaire.
Le groupes de niveaux disparaissent en 4e et 3e. Les enseignements communs seront toutefois renforcés par un accompagnement pédagogique adapté aux besoins de tous les élèves. Le Fep-CFDT attend de voir les moyens qui seront mis en œuvre dans ce dispositif.
Les deux fédérations CFDT de l’Éducation ont pourtant déposé des amendements pour ne plus rendre obligatoire les groupes en 6e et 5e et pour élargir le dispositif de 4e et 3e à toutes les classes de collège. Ils ont tous été rejetés par l’administration.
Les syndicats ont voté contre le Choc des savoirs en rejetant les décrets et arrêtés. Mais leurs avis ne sont que consultatifs… Une seule note d’espoir : un bilan se fera en juin 2025, pouvant infléchir le dispositif pour la rentrée… 2026 !
« Ainsi, la CFDT s’oppose de nouveau vivement aux groupes de niveaux. (…) On a pourtant depuis des retours de leurs mises en œuvre. Dans le privé sous contrat, par exemple, seuls 26,7 % des établissements, d’après notre enquête, ont mis intégralement la réforme en place en 6e et 5e. Ce n’est guère mieux dans le public. Il y a en effet des contraintes bâtimentaires, organisationnelles, de moyens. Fondamentalement cela porte atteinte à l’autonomie des équipes pédagogiques, qui sont les seules aptes à s’adapter aux profils de leurs élèves, et nous ne pouvons l’accepter non plus. »
Sur le nouveau DNB
Le DNB évolue pour la session 2026. Les épreuves terminales représenteront désormais 60 % de la note finale – contre 50 % aujourd’hui – et le contrôle continu, 40 % - contre 50 % aujourd’hui. À la place des points attribués selon le niveau de maîtrise de chacune des composantes du socle, le contrôle continu se fondera sur la moyenne des moyennes annuelles des notes obtenues par l’élève en 3e dans chacune des matières obligatoires. Seuls les points au-dessus de 10 des enseignements facultatifs seront comptabilisés. Une commission académique du contrôle continu est instaurée. L’épreuve d’histoire-géographie-EMC sera composée de deux sous-épreuves, en séparant l’EMC.
L’obtention du DNB n’est plus obligatoire pour passer en seconde. Cela remet en cause les classes prépa-secondes qui restent finalement en phase pilote pendant trois années au lieu d’une.
« Les deux fédérations CFDT de l’Éducation sont opposées aux évolutions proposées pour le DNB visant à faire disparaître l’évaluation par compétences et à diminuer la part de contrôle continu. Elles sont aux antipodes de notre vision du collège et de l’éducation en général. Pour le ministère, l’objectif prioritaire du collège est l’obtention du DNB, qui viendrait prouver le mérite des élèves. Alors que le collège devrait avoir pour objectif d’amener tous les élèves à une maîtrise suffisante des connaissances et compétences du socle commun, on continue à les préparer à un diplôme avec l’idée d’une récompense, d’un défi, d’un obstacle à surmonter. »
Photo : Xavier Morgante (Fep-CFDT) et Sandrine Dumas (CFDT Education, Formation, Recherche Publiques).