Non aux programmes de mathématiques et de français en cycles 1 et 2

  • Conseil Supérieur de l'Éducation

Les projets de programme ignorent la diversité des élèves et des situations d'apprentissage. De plus, ils sont examinés en dehors de toute référence au socle dont ils font partie.

Le Conseil supérieur de l’éducation du 6 juin était essentiellement destiné au travail des programmes de mathématiques et de français des cycles 1 et 2. Après une première rencontre entre la Direction générale de l'enseignement scolaire (Dgesco) et les syndicats le 30 avril (lire l’article ICI), puis la commission spécialisée du 29 mai, la dernière version des programmes a été soumise à consultation. Elle comporte finalement davantage d’injonctions, suscitant de vives réactions de l’ensemble des représentants du métier. Les fédérations Fep-CFDT et CFDT Éducation, Formation, Recherche Publiques ont voté contre, de manière argumentée.  

La CFDT votre « contre » les projets

Après l’étude d’une quarantaine d’amendements, avec quelques rares acceptations de l’administration, la Fep-CFDT est intervenue au nom des deux fédérations CFDT afin de justifier son vote « contre ».

En effet, pour la CFDT, les projets de programme soumis ne respectent aucune des prescriptions attendues pour ce type de texte car ils ignorent la diversité des élèves et des situations d'apprentissage que l'expertise des enseignant·es permet de prendre en compte. De plus, ils sont examinés en dehors de toute référence au socle dont ils font partie. Ce qui est problématique car les professeur·es des écoles ne sont pas des enseignant·es disciplinaires, ils abordent les différents programmes de manière conjointe. Alors qu'ils doivent être mis en œuvre par des experts pédagogiques, ces programmes donnent des précisions qui relèvent au mieux d'un document d'accompagnement : inutilement longs, ils remettent en cause la liberté pédagogique des enseignant·es chargé·es de les mettre en œuvre. Enfin, ils favorisent un pilotage vertical par le biais d'évaluations devenues des objectifs ultimes d'apprentissage. Ces programmes ne sont par ailleurs pas élaborés dans des délais et avec des méthodes susceptibles de permettre une construction plurielle, la consultation des équipes et leur mise en œuvre dès la rentrée 2024.

Pour toutes ces raisons, la grande majorité des syndicats ont voté contre. Ils se sont exprimés en une déclaration intersyndicale à laquelle la CFDT s’est jointe (à lire )

La CFDT défend les personnels et la qualité de vie au travail

CFDT Éducation, Formation, Recherche Publiques pointe du doigt le nombre de réformes engagées depuis la rentrée, en notifiant que « l’écart entre le prescrit et le réel est inconciliable ». « Ce sont alors les personnels qui en assument les conséquences en y laissant leur santé, en perdant le sens de leur travail ». Cette fédération est revenue aussi sur les séquences d’observation en classe de seconde : « De très nombreux élèves sont sans solutions de stage, malgré les efforts considérables déployés par les équipes pédagogiques. Dans certains établissements, ce sont la moitié des lycéens qui restent sans stage, le plus souvent sur la base d’inégalités sociales. Cette forme de discrimination est inacceptable. »

On nous vend de l’attractivité ! Mais comment parler d’attractivité avec, en Master 1, une simple aumône au titre de gratification, et un statut précaire indéterminé ?

Quant à la Fep-CFDT, elle fait le parallèle entre la réforme de la formation initiale et les nouveaux programmes : « On nous vend un concours et un Master censé faire des professeurs des experts en pédagogie. Que dire de ces nouveaux programmes les transformant en simple exécutant · »

Lire les deux déclarations liminaires ICI  et ICI  .

Ainsi, la Fep-CFDT et la CFDT Éducation, Formation, Recherche Publiques, ne peuvent que rejeter ces réformes inadaptées et cette dégradation du métier.

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