La Fep-CFDT rencontre la présidente du Hcéres
C’est une première pour la Fep-CFDT : elle a été invitée par Coralie Chevallier, la présidente du Hcéres (Haut conseil de l’évaluation de la recherche et de l’Enseignement supérieur) au siège de l’instance pour échanger sur l’évolution des critères d’évaluation des établissements supérieurs. Retour sur les principaux éléments de cette rencontre.
Photo : Damien Gillot et Emmanuel Drouin
Qu’est-ce que le Hcéres ?
Depuis le processus de Bologne qui a conduit au rapprochement des systèmes d’études supérieures européens amorcé en 1998 et à la création en 2010 de l'espace européen de l'Enseignement supérieur, les États ont l’obligation de créer une instance indépendante en charge d’évaluer l’Enseignement supérieur et la recherche. En France, c’est au Hcéres que cette tâche est dévolue.
Contrairement aux « classements » privés des écoles et établissements scolaires qui pullulent dans la presse, et dont les critères d’évaluation sont plus ou moins obscurs et peu transparents, le Hcéres en toute indépendance et neutralité, utilise un référentiel d'évaluation doté de critères objectifs pour évaluer l’Enseignement supérieur parmi lesquels les 63 établissements d'Enseignement supérieur privé d'intérêt général (EESPIG).
Quelles revendications la Fep-CFDT a-t-elle portées au Hcéres ?
Lors de cette rencontre, la Fep-CFDT a pu porter les revendications en matière de contrôle et de régulation de l’Enseignement supérieur privé, au-delà de l’évaluation de la qualité des seuls établissements avec recherche.
La régulation doit aller dans le sens de la protection des étudiants pour qu’ils puissent éviter les formations trompeuses et abusives. La Fep-CFDT propose notamment d’améliorer Parcoursup, pour éviter son détournement par les établissements lucratifs. La formation des enseignants du lycée est essentielle.
La Fep-CFDT plaide aussi pour l’amélioration qualitative des formations à travers la préservation des EESPIG existants et la mise en place d’établissements partenaires.
La Fep-CFDT demande la clarification des diplômes, titres et grades afin que les jeunes choisissent leur formation en toute connaissance de cause. Une évaluation de leur qualité objectivable et de leur insertion professionnelle est l’une des conditions de cette régulation.
La Fep-CFDT réclame surtout la mise en place d’outils d’évaluation des conditions de travail des salariés, notamment enseignants des établissements privés : temps de travail pour un temps plein enseignant chercheur, précarité des salariés en CDDU et des prestataires sur facture, présence d’un CSE avec listes syndicales, conditions de travail des personnels administratifs… En somme, toute une série de critères qui devraient être évalués par l’Hcéres lorsqu’il évalue les établissements et leurs laboratoires de recherche.
La présidente de l’Hcéres a été à l’écoute de nos revendications. La Fep-CFDT espère qu’elles seront prises en compte dans les critères d’évaluation.