Plans d’évaluation d’établissements construits dans un climat anxiogène

Publié le 13/12/2021

Ce 8 décembre, le 2e Comité de suivi de la réforme du baccalauréat général et technologique de cette année s’est tenu en visioconférence, autour de ses pilotes, Ph. Mathiot et J.-Ch. Ringard. Un sujet central à l’ordre du jour de cette rencontre : les plans d’évaluation d’établissements (PEE).

La CFDT parle d’une « société fatiguée » dans un essai qu’elle a co-rédigé avec la fondation Jean-Jaurès. L’ensemble des organisations présentes dresse le même constat pour l’école. Nous vivons une fin d’année civile morose sur fond de 5e vague. Avec la conjonction des nouveaux ajustements à la réforme du baccalauréat, de la multiplication des protocoles et de l’augmentation des cas de Covid jusque dans les lycées, nos établissements scolaires sont à deux doigts de craquer. Le découragement et l’anxiété des collègues sont accentués par l’approche des échéances que sont les épreuves des enseignements de spécialités, désormais fixées en mars. L’Éducation nationale a plus que jamais besoin de reconnaissance, de temps et de moyens pour surmonter toutes ces difficultés.

Choix des enseignements de spécialités : peu de changement

La Depp (Direction de l’évaluation, de la prospective et de la performance) a publié une note d’information mercredi 6 décembre au sujet des choix faits par les lycéens et lycéennes concernant les enseignements de spécialité en classes de première et de terminale générales et technologiques. Présentation en a été faite lors de cette réunion du comité. Le bilan général fait état d’une stabilisation des choix des élèves en 2021 par rapport à 2020. Les triplettes bougent très peu, celle associant mathématiques, physique-chimie et SVT reste largement majoritaire. En terminale, les 5 premières doublettes représentent 58 % contre 61 % l’année dernière. Maths-Physique-Chimie reste majoritaire, on retrouve ensuite SES-Histoire-géographie. Les biais genrés et sociaux concernant l’orientation évoluent hélas peu ; le travail impulsé pour lutter contre est un engagement au long court qui mettra du temps à porter ses fruits.

Le privé bien engagé dans les plans d’évaluation d’établissements

L’ensemble des personnes présentes était d’accord concernant le besoin de temps pour discuter évaluation, mais l’urgence de la commande politique n’a pas permis que cela s’établisse dans un cadre serein. Les aménagements à la réforme, décidés pendant les grandes vacances, et l’instauration d’une part de 40 % de contrôle continu dans la délivrance du baccalauréat ont obligé les établissements à réaliser un plan d’évaluation avant la Toussaint. Même si le privé sous contrat n’avait pas la même contrainte d’échéance, ces plans devaient quand même être construits rapidement, l’année scolaire avançant. La Fep-CFDT avait par ailleurs dénoncé, lors de la précédente réunion, le manque de cadre pour la concertation dans nos établissements (voir l'article), ce qui ne permettait pas de structurer notre réponse à la demande ministérielle.

Dans son bilan, Brigitte Hazard, l’inspectrice générale chargée du suivi des PEE, a remarqué l’investissement important du privé dans la démarche de construction. Elle a d’ailleurs noté le travail intéressant de l’Enseignement catholique, que chacun et chacune pourra trouver en ligne. Point à noter : dans quasiment toutes académies, les établissements du privé ont été accompagnés par les corps d’inspection dans la construction de leur plan.