
La Fep-CFDT auditionnée sur le nouveau socle commun
Mardi 24 juin 2025, la Fep-CFDT et la CFDT Éducation, Formation, Recherche Publiques ont été auditionnées sur le projet du nouveau socle commun de connaissances, de compétences et de culture. Outre l’impasse faite sur le dialogue social, le ministère nous a présenté un texte au contenu dense et confus, sans lien avec l’actuel socle. La copie est à revoir.

Un socle version 3
On espérait une amélioration et une simplification du socle commun déjà existant. Hélas, c’est un tout nouveau socle qui vient de paraître en 69 pages (!), divisées en sept parties.
La partie I regroupe les « valeurs et finalités qui exposent les visées générales de la scolarité obligatoire et l’organisation d’ensemble du parcours de formation ».
La partie II concerne 12 « éléments de culture commune » à ne pas enseigner séparément, mais dans le cadre des champs disciplinaires et éducations transversales.
La partie III correspond aux « apprentissages éthiques et aptitudes de civilité (compétences d’ordre corporel et sensible ; compétences d’ordre psychologique et social – CPS ; compétences d’ordre moral et civique) ». Eux aussi sont indissociables des apprentissages disciplinaires.
La partie IV englobe les « apprentissages fondamentaux de français et de mathématiques », avec les finalités de fin de primaire et celles de fin de collège.
Dans la partie V, on retrouve les « apprentissages fondamentaux dans les autres champs disciplinaires, dans les disciplines et dans les éducations transversales ».
La partie VI expose les « contributions des disciplines aux éléments de culture commune » et la partie VII, les « contributions des disciplines aux apprentissages fondamentaux de français et de mathématiques ». Il s’agit, sous forme de « tableaux, qui ne se veulent pas exhaustifs », des attendus de fin de primaire et de fin de collège dans les différentes disciplines.
Entre virage et naufrage
Dans le fond, il ne s’agit nullement d’un socle commun, car des programmes sont déjà sortis sans y faire référence, ayant été établis antérieurement. Les prochains, en cours d’élaboration, risquent eux aussi de ne guère y faire référence. On revient ainsi plus de 10 ans en arrière lorsque les programmes du collège n’étaient pas reliés au socle.
De plus, ce projet enterre la logique de cycle, ainsi que celle d’acquisition progressive et spiralaire des compétences, car on ne parle que des objectifs de fin de primaire et de collège. Il n’est plus question du cycle 3, comprenant les classes de CM et la 6e, ni de validation de fin de cycle.
On constate une hiérarchisation très nette des disciplines puisque le français et les mathématiques sont traités de façon particulière. Il semble que chaque champ disciplinaire ait à être travaillé avec le français et/ou les mathématiques.
Les enseignants, spécialement ceux du collège, ont mis un certain temps pour s’approprier le socle actuel. Pourtant, ce socle n’est pas applicable en l’état. Une fois de plus, sans moyen supplémentaire, les équipes vont devoir créer leurs propres listes de compétences, sans équité entre les établissements. En outre, nous ne percevons pas le lien avec le livret scolaire. Enfin, lorsque l’on met en parallèle ce projet avec le nouveau DNB – diplôme national du brevet – on voit le retour des notes à la place de la validation des évaluations par compétences. : si la ministre avait voulu faire disparaître le travail par compétences, elle ne s’y serait pas prise autrement.
Tout cela est bien regrettable car l’approche par compétences permettait une meilleure différenciation, une analyse plus fine des acquis et des points à améliorer.
Si la ministre avait voulu faire disparaître le travail par compétences, elle ne s’y serait pas prise autrement. Une fois de plus, le Choc des savoirs se fait au détriment des élèves les plus fragiles, il ne bénéficie pas non plus aux élèves les moins en difficulté et ne contribue pas à rehausser le niveau général.