Lancement d’un groupe de travail sur les parcours genrés d’orientation

Publié le 11/03/2021

Le 8 mars dernier, une trentaine de personnes étaient réunies, en visioconférence, autour de Sophie Béjean, rectrice de l’académie de Montpellier, dans un groupe de travail ministériel sur l’égalité filles- garçons dans les parcours d’orientation.

Membres du comité de suivi des réformes des lycées général et technologique, personnes qualifiées, déléguée ministérielle à l’égalité filles-garçons ont comme objectif, avec les réunions de ce groupe, d’établir une méthode opérationnelle pour faire bouger les lignes.

Inégalités de genre dans le choix des filières

Comme le ministre de l’Éducation nationale a pu le dire en introduction aux travaux, la réforme des lycées n’est pas suffisante pour lutter contre les stéréotypes de genre ancrés jusque dans les choix d’orientation. En effet, son constat, qui fait écho à la note d’information produite par la Direction de l’évaluation, de la prospective et de la performance (Depp), est clair : les filles sont ultra majoritaires dans les spécialités artistiques, linguistiques et littéraires et elles sont très minoritaires dans certaines matières scientifiques, de l’ingénierie et du numérique. Pire, lorsqu’elles ont choisi une spécialité parmi ces dernières en classe de première, elles l’abandonnent souvent en terminale.

Une fois ce constat posé, les participant.e.s ont pu échanger et formuler de premières pistes de réflexion et propositions. Dans la droite ligne des propos de Pierre Mathiot, beaucoup s’accordent sur le besoin d’agir bien en amont du lycée pour casser les clichés. Mais, d’après Olga Trostiansky, membre du Laboratoire de l’égalité, c’est aussi sur la mixité dans le métier d’enseignant qu’il faut agir, car les personnels sont là un exemple illustrant les différences genrées dans les choix de carrière.

Des modules de formation

Lors du tour de table des organisations, la Fep et le Sgen sont intervenus conjointement afin de porter une parole CFDT sur ce sujet. Il fallait redire que l’égalité professionnelle dépendait de cette liberté de choix d’orientation et que le « dégenrage » des métiers doit intégrer les consciences dès le plus jeune âge, notamment par la visibilisation des parcours professionnels féminins et la valorisation de tous les métiers. Nous avons eu là l’occasion de rappeler que pour que cela fonctionne, les personnels doivent être formés à ces problématiques. À ce titre, la déléguée ministérielle, Claude Roiron, a annoncé la mise en place de modules sur le sujet dans les parcours de formation initiale et continue.

Marie Curie 

Trois nouvelles réunions du groupe auront lieu d’ici au début du mois de juin. Les propositions devront être transmises au plus tard début juillet au comité de suivi. Celui-ci les étudiera afin d’en faire état au ministre, qui a d’ores et déjà déclaré sa volonté de les mettre en œuvre dès que possible.