
Quid du financement du compte personnel de formation ?
Le budget prévisionnel de Formiris sera fortement diminué.

La Fep-CFDT a joué un rôle majeur, notamment pour le maintien d’un financement du Compte personnel de formation (CPF).
La Fep sauve le financement du CPF
Parmi les propositions, il y avait celle du Secrétariat général de l’enseignement catholique (Sgec) de passer le budget de financement du CPF pour les enseignants du sous contrat de 300 000 euros à zéro. Ceci aurait servi de base de négociation afin que le ministère abonde la somme qui, jusqu’alors, était payée sur les réserves budgétaires de Formiris, sur décision d’un ancien Conseil fédéral. Un des arguments évoqués a été que les formations choisies par les enseignants ne correspondaient pas au métier. La Fep-CFDT a alors pris la parole pour arguer contre une telle idée, rappelant que le droit au CPF a été durement acquis. Initialement accordé qu’aux salariés du privé, le combat fut difficile pour l’étendre aux agents de droit public. Puis, statistiques de Formiris à l’appui, la Fep-CFDT démontre que depuis 3 ans les demandes d’utilisation du CPF sont en augmentation constante. Ensuite, s’appuyant sur un compte-rendu de la Commission fédérale du plan de formation (CFPF), elle démontre que la plupart des formations demandées correspondent bien au métier d’enseignant. Enfin, elle souligne que la suppression du financement serait difficilement explicable aux collègues. La Fep-CFDT propose donc de conserver au moins la moitié de ce budget. Dans les quatre groupes de travail mis en place, chaque mandaté Fep-CFDT a porté cette revendication. Au final, l’ensemble des représentants des maîtres et des chefs d’établissement est arrivé à un consensus : le financement du CPF sera maintenu, mais à hauteur de 200 000 euros. Le Sgec sera contraint de négocier au ministère avec des arguments nouveaux.
La Fep prolifique en propositions
La Fep-CFDT apporte son soutien à certaines propositions considérant que les coupes budgétaires doivent impacter davantage les offres nationales que territoriales et qu’il faut maintenir les formations des maîtres délégués, sur l’inclusion, sur la laïcité car c’est une obligation légale. En revanche, il ne faut pas sacrifier la Qualité de vie et des conditions de travail (QVCT) des salariés Formiris : cela ne constitue pas une dépense mais un investissement et qu’il convient de développer davantage le télétravail pour les salariés. Enfin, la Fep-CFDT propose de de rationaliser les embauches, réajuster la charte de déconnexion et l’accord télétravail.
La Fep-CFDT souhaite aussi diminuer les frais de fonctionnement et augmenter ceux liés à la formation en réduisant les premiers de 200 000 euros. Dans cet ordre d’idée, elle a audacieusement proposé de rogner les subventions accordées aux organismes de formation congréganistes dont les thèmes de formation ne sont pas assez axés sur le métier. De même pour la formation des chefs d’établissements pour laquelle elle n’a pas encore de visibilité sur le cahier des charges et sur son bilan. De plus, elle se questionne sur le taux de réussite décevant aux concours de certains Instituts supérieurs de formation de l'enseignement catholique (Isfec) qui pousserait des collègues à opter pour l’offre nationale de préparation. Enfin, elle propose la possibilité, pour réduire les frais annexes, que des collègues suivent des formations proposées par une Association territoriale (AT) plus proches de leur domicile que celles proposées par leur propre AT.
La Fep-CFDT a été force de proposition sur la question des coupes budgétaires imposées à Formiris. Soucieuse de l’affectation de l’argent public, elle a défendu la formation des enseignants et le respect de la QVCT des salariés Formiris, au détriment d’utilisations peu transparentes des fonds publics.
Photo : Damien GILLOT - Patricia JOUANNEAU - Thierno DIALLO