Climat scolaire : des questionnaires pour la rentrée 2025

  • Système éducatif et réformes

Dans le cadre de « Brisons le silence », le ministère a mis en place des questionnaires pour tous les élèves internes ou de retour de voyage scolaire avec au moins une nuitée, du CP à la terminale. Déjà en phase expérimentale dans sept académies, ils seront généralisés à la rentrée 2025. Le 30 avril 2025, la Fep-CFDT était conviée à un groupe de travail sur le sujet.

Des questionnaires pour recueillir la parole des élèves

Ces questionnaires seront proposés de manière facultative à tous les élèves revenant d’un voyage scolaire avec au moins une nuitée, ou tous les trimestres, pour les élèves internes, dès la rentrée 2025. La nature des questions est différente pour le primaire et le secondaire. Les élèves volontaires répondront en ligne, de manière anonyme, dans une salle en présence d’au moins un adulte, avec si possible un second adulte de service social (psychologue, médecin scolaire…). Cela permettra à l’administration de savoir si des violences ont eu lieu.

Toutefois, une phase expérimentale s’est ouverte du 28 avril au 30 mai. Elle concerne sept académies : Aix-Marseille, Besançon, Lille, Limoges, la Martinique, Rennes, Versailles. Les questionnaires sur les voyages scolaires d’avril ont été proposés dans 10 écoles et 10 collèges privés sous contrat, pour des classes de 30 élèves. Les questionnaires sur les internats ont été proposés dans deux établissements sous contrat de 150 places maximum. Les deux types de questionnaire ne peuvent pas avoir lieu dans le même établissement. Au total, le dispositif est testé dans 300 établissements publics et privés.

Des questionnaires qui questionnent

La Fep-CFDT est certes satisfaite que le sujet des violences scolaires soit rapidement pris en compte, pour le privé comme pour le public. Toutefois, elle a interpelé l’administration. Pourquoi les syndicats n’ont-ils pas été consultés pour créer ces questionnaires avec le ministère ? Comment la parole d’un élève peut-elle être réellement accueillie derrière un écran, sous la surveillance d’un ou de plusieurs adultes ? Comment prendre en charge les victimes sachant que le questionnaire est anonyme et facultatif et que les établissements privés sous contrat n’ont que trop rarement des psychologues, infirmières ou médecins scolaires ? Concernant le primaire, comment peut-on prétendre que les élèves seront aptes à y répondre par ordinateur alors que le ministère ne les juge pas compétents à le faire pour les évaluations nationales ? Ne risque-t-on pas aussi de recueillir des données biaisées ou trompeuses avec des questions qui pourraient être mal comprises par des élèves de CP/CE1 ?

La Fep-CFDT a enfin rappelé que 70 % des actes sexuels sur mineurs sont commis par d’autres mineurs et à 90 % dans le milieu familial. Si l’École doit être un vecteur de prévention, elle ne peut pas tout faire. L’État doit gérer aussi les violences qui peuvent être commises dans les familles.

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