Formation continue : Et si on vous prenait aux mots, Monsieur le ministre ?

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On a dorénavant l’habitude : chaque nouveau ministre de l’Éducation nationale nous réserve un discours avec parfois de bonnes intentions. Et si on prenait aux mots Edouard Geffray sur celles concernant la formation continue des enseignants ?

Le 22 octobre dernier, sur France Inter, le ministre déclarait : « La première priorité est de travailler sur la qualité du service public de l’enseignement. C’est pour ça qu’il faut travailler […] sur la formation continue, on doit franchir un cap car cela fait des années que tout le monde parle de formation continue mais en réalité, on n’a pas changé de braquet. »

Chiche, Monsieur le ministre, changeons de braquet !

Les formations en dehors du temps scolaire, c’est toujours non

D’une part, il faudrait déjà revenir sur les dispositions de 2023 qui ont vocation à placer 100 % des formations continues hors du temps de face-à-face avec les élèves. Il ne peut en effet être envisagé de mettre des formations les samedis ou pendant les vacances car c’est non seulement un temps durant lequel les enseignants travaillent déjà (copies, préparations, autoformations…) et qui plus est, durant lequel ils ont le droit à la déconnexion. Il faut donc que la formation reste pendant le temps scolaire, entre 8h et 18h car il s’agit de temps de travail qui ne doit pas avoir lieu en dehors des obligations de service.

De plus, concernant les formations en dehors du temps scolaire, entre les cours ou bien les soirs, elles sont morcelées, sous forme de capsule, en distanciel synchrone ou asynchrone. Elles sont beaucoup moins efficaces que des formations en présentiel (même sur une seule journée), qui elles, permettent à l’enseignant de s’y consacrer pleinement et d’échanger correctement avec ses pairs. En outre, ces temps en plus des cours, et non à leur place, sont une fois de plus du travail supplémentaire non rémunéré, qui met les collègues en surcharge.

La nécessité de formations de qualité

Il faut relever aussi le défi de la qualité de la formation répondant aux besoins des collègues, et ce tout au long de leur vie. Mais comment y arriver avec un budget en baisse de 12,40 % par rapport 2024 sur la formation pour Formiris et les douze autres organismes financeurs ? 

Comment faire avec des formations proposées qui ne répondent pas suffisamment aux besoins des collègues notamment sur le disciplinaire et l’accompagnement des élèves ? Comment faire avec l’accès très restreint des formations du public aux enseignants du privé, qui, du reste, elles aussi sont touchées par des restrictions budgétaires ? Comment faire avec des formations de moins en moins en présentiel, faute de moyens alloués ? Comment faire aussi avec des chefs d’établissement qui refusent le départ en formation sans motif valable ?

Changeons de braquet, Monsieur le ministre : on attend donc maintenant des mesures concrètes.

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