
Enquête formation continue : Les attentes sont fortes
Les premiers résultats de l’enquête, lancée en mai dernier par la Fep-CFDT, montrent que l’offre de formation proposée dans le privé sous contrat ne répond pas suffisamment aux besoins des enseignants. Les attentes exprimées rejoignent les revendications de la Fep-CFDT.

Les réponses à l’enquête sur la formation continue à destination des professeurs de l’enseignement privé sous contrat sont en phase avec les revendications de la Fep-CFDT : il faut des formations davantage en adéquation avec les besoins et déployer celles, priorités nationales, sur la laïcité, l’inclusion et la lutte contre le harcèlement.
Des besoins insuffisamment pris en compte
Les collègues réclament des formations sérieuses et de qualité, dispensées par des formateurs compétents. En effet, à la question « Les formations proposées par les différents organismes financeurs répondent-elles à vos besoins en formation · », sur une échelle de 1 à 10, 49,2 % des participants répondent par une note située seulement entre 1 et 5. Ils souhaitent prioritairement des formations concernant la matière qu’ils enseignent, l’innovation, l’évolution professionnelle et les réformes. Ils aspirent en effet à approfondir leurs compétences professionnelles relatives à la prise en compte de la diversité des élèves ainsi que leur maîtrise des savoirs, disciplinaires et didactiques, et du numérique.
Les freins au départ en formation
37,5 % des répondants disent s’inscrire à des formations du public, car ils estiment que celles-ci, par rapport à celles du privé, répondent mieux à leurs besoins, notamment disciplinaires et scientifiques ; que l’offre est plus diversifiée et que ces sessions leur permettent de rencontrer l’inspecteur qui les évalue. De plus, nombre de collègues, qui souhaiteraient pourtant le faire, ne s’y inscrivent pas faute d’information suffisante concernant l’offre et les démarches à faire. Pour l’ensemble des formations, la distance et certains frais non remboursés ? comme l’hébergement la veille ? sont des freins à l’inscription. Enfin, et c’est inquiétant, 28,8 % disent que leur direction refuse leur départ en formation (24,4 % « parfois », 3,6 % « souvent », 0,8 % « toujours ») ? les chefs d’établissements arguant des difficultés de remplacement, du coût élevé, de l’absentéisme des professeurs.
Les dysfonctionnements pointés du doigt
Il est surprenant de constater que plus de la moitié des collègues n’ont pas reçu de formation sur l’inclusion. Si c’est une valeur que la Fep-CFDT défend, c’est aussi une priorité du ministère de l’Éducation nationale et du Secrétariat général de l’enseignement catholique (Sgec). De même, alors que la lutte contre le harcèlement est aussi une priorité ministérielle depuis 2023, seuls 33,1 % des participants à l’enquête y ont été formés. Il faut dire que, par rapport à ceux du public, les établissements privés s’y sont engagés plus tardivement, même s’ils commencent à s’approprier de plus en plus le dispositif pHARe. Enfin, 89,8 % des répondants n’ont pas reçu de formation sur la laïcité, alors que tous les enseignants doivent en bénéficier d’ici 2026. De plus, 7,5 % disent avoir été confrontés à certaines dérives lors d’une formation. Nombre d’entre celles-ci concernent des atteintes à la laïcité et un catholicisme trop présent.
Ainsi, les réalités de terrain rejoignent les revendications fortes de la Fep-CFDT. La formation est un droit : elle doit être mise en œuvre sur le temps de travail. Elle doit impérativement répondre aux besoins des maîtres et leur permettre d’accroître leurs compétences professionnelles. Les formateurs doivent donc eux-mêmes être formés régulièrement pour une offre de qualité. Il est également nécessaire que les instances, telles Formiris ou Ifeap, facilitent les départs en formation, et que les chefs d’établissement n’y mettent pas de freins. Enfin, il est urgent que la majorité des collègues soient formés à la laïcité, au harcèlement, à l’inclusion.