
Recherche prof de français désespérément
Le Rectorat de Dijon semble se soucier soudainement du Cercle des Profs de français disparus. Il met en place, à titre expérimental dans l’académie dès la rentrée 2025, une attestation de compétences « enseigner le français ». Si on se demandait si le bateau coulait, on constate qu’il est d’ores et déjà en train de remplir les canots de sauvetage du Titanic. Pourtant, on pensait que le gouvernement avait pris plusieurs mesures pour qu’il y ait des professeurs devant chaque élève, avec des cours de meilleure qualité dans la ligne du « Choc des savoirs ». C’est La grande Illusion ou Le Mépris ? La Fep-CFDT vous explique en rembobinant le film pour vous.

À entendre les ministres successifs, c’est La Mélodie du bonheur à l’Éducation nationale. Enfin des professeurs à chaque heure de cours grâce à la formation continue en dehors des heures de face à face pédagogique. Enfin une profession attractive grâce à la réforme de la formation initiale et une revalorisation « historique » (sic). Enfin le niveau des élèves qui augmente grâce aux groupes de niveau et aux nouveaux programmes. La Vérité si je mens !
Un Éléphant ça trompe énormément
… Ou quand le mammouth est à côté de la plaque, au point de s’empêtrer dans ses contradictions…
Vous êtes titulaire du second degré ? Vous avez suivi des études littéraires « à un moment donné » (sic), tel un passage éclair en CPGE (Cours préparatoire aux grandes écoles) ou Fac. de Lettres ? Vous avez « une connaissance des caractéristiques générales des programmes de français en vigueur dans le second degré », « une compréhension des finalités de l’enseignement du français » et surtout vous n’êtes pas spécialiste de la discipline (sic) ? C’est bon pour vous, vous pouvez candidater. Il n’est jamais trop tard : « la Commission de validation aura à l’esprit que les candidats ne sont pas spécialistes de la discipline et se trouvent donc dans une démarche d’ouverture à un nouveau champ disciplinaire et de formation ». La Mission (impossible ?), si vous l’acceptez, consistera à envoyer votre candidature avant le 15 décembre pour un entretien début janvier : CV, éléments montrant que vous aimez le français, expériences « éventuellement en Lettres » (sic). Attention, cela sera suivi d’un entretien de 30 minutes. Le candidat pourra pendant les 10 minutes d’intervention, avant les 20 minutes de questions, « disposer de ses notes, et de tout autre support permettant d’expliciter son propos ». Bonne idée, cela évitera la triche façon Les Sous-doués. La commission évaluera « les connaissances didactiques ou, tout au moins, la capacité à exercer un jugement réflexif sur sa pratique ou ses projets pédagogiques » : on est loin des exigences que Le plus beau métier du monde demanderait.
La Fep-CFDT dénonce ce Péril jeune
Parfois, il vaut mieux « de larmes rire que de larmes pleurer ». Mais quand même ! Hormis pour Le Mépris pour les Lettres, c’est aussi le risque que l’expérience s’étende non seulement à d’autres matières, mais aussi à d’autres académies. C’est aussi le risque d’acter une bivalence, et d’amoindrir la qualité du service public d’éducation. C’est surtout un cache-misère à défaut de rémunérer enfin les personnels enseignants à la juste valeur de leur travail et de veiller à les former suffisamment.
Le rectorat de Dijon, comme l’Éducation nationale, donnent un drôle de sens au métier d’enseignant, en allant justement dans toutes les directions. C’est en somme La grande Vadrouille au ministère !