Attractivité du métier saison 3 : Accélération et évolution de carrière

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La Fep-CFDT a été conviée par le ministère de l’Éducation nationale à une première réunion de concertation sur l’attractivité du métier ce mardi 15 avril 2025. Avec plus d’un an de retard, et sous réserve des arbitrages budgétaires, le chantier reprend enfin. À l’ordre du jour, une présentation des leviers envisageables pour améliorer le déroulé de carrière des enseignants et notamment redynamiser les milieux de carrière.

Quelles mesures proposées ?

Dès 2025, la durée dans certains échelons de la classe normale serait réduite : de six mois pour les échelons 5, 6 et 7 et d’un 1 an pour l’échelon 8.

La carrière en classe normale, c’est-à-dire pour atteindre le 11ème échelon, se ferait dorénavant sur 23 années contre actuellement entre 24 et 26 ans. Pour rappel, jusqu’à 30 ans avant l’accord PPCR.

A partir de 2026, le taux de promotion à la hors-classe (de 23 % en 2025) augmenterait : 25 % en 2026, 27 % en 2027 et 29% en 2028.

La conjugaison de ces deux mesures permettrait aux nouveaux entrants à terme d’avancer plus rapidement à la hors-classe. A titre d’exemple, l’âge moyen actuel d’accès au grade pour les certifiés est de 51 ans.

C’est clairement une avancée pour les collègues concernés.

Mais pour la Fep-CFDT, il s’agit de repenser l’ensemble de la carrière.

De nombreux oublis et des oubliés

Ces propositions avaient pour objet de redynamiser les milieux de carrière, mais on constate qu’elles cherchent surtout à éviter la fuite de ceux qui atteignent une dizaine d’années de carrière. Rien n’est prévu pour la suite de la carrière.

La Fep-CFDT a redit que l’attractivité de notre métier doit être pensé sur l’ensemble de la carrière et non uniquement sur les débuts et milieux de carrière.

La Fep-CFDT réaffirme qu’il est nécessaire d’abaisser aussi la durée passée dans les échelons 9 et 10 de la classe normale. Il faudrait toujours 8 ans à certains collègues pour passer du 9ème au 11ème échelon. C’est long, bien trop long.

Nous continuons de revendiquer la création d’un 8ème, voire d’un 9ème échelon à la hors-classe afin que les enseignants ne soient pas bloqués en termes de rémunération pendant au moins 10 ans en fin de carrière, d’autant plus si l’âge de passage à la hors-classe se voit avancer.

En effet, la classe exceptionnelle reste réservée pour l’instant à une poignée de collègues. La Fep-CFDT estime qu’une carrière complète devrait se dérouler sur 3 grades. Des mesures doivent être prises pour que la classe exceptionnelle soit accessible au plus grand nombre notamment par une augmentation du taux de promotion. Il n’est pas déraisonnable de penser qu’une carrière puisse commencer à 1944,50 euros brut (échelon 1 de la classe normale) et se terminer, 43 ans plus tard  à 4809,56 euros brut (échelon 5 de la classe exceptionnelle). On pourrait parler d’une véritable progression de carrière !

La Fep-CFDT a rappelé que l’attractivité du métier passe aussi par des perspectives d’évolutions de carrière. Il est temps de permettre aux maîtres de l’enseignement privé sous contrat de pouvoir s’inscrire à tous les concours de l’Éducation nationale (personnels de direction et d’inspecteurs) et de pouvoir aller vers d’autres postes de la fonction publique.

Enfin, la Fep-CFDT a redit la nécessité d’augmenter les rémunérations de l’ensemble des enseignants. Ce sujet ne saurait toujours pas être clos.

Cadencement des rendez-vous de carrière modifié 

Dès 2026, le cadencement des rendez-vous de carrière, qui resteraient au nombre de 3, pourrait être revu : le premier, quatre ans après l’obtention du contrat (bilan de l’entrée dans le métier), le second en amont de la plage d’appel à la hors-classe (2e année du 9e échelon) et le 3ème en amont de la plage d’appel à la classe exceptionnelle (5e échelon de la hors-classe des certifiés et 4e échelon de la hors-classe des agrégés). Attention, pour être promouvable à la hors classe et à la classe exceptionnelle, il y aura une condition d’exercice dans chaque grade : au moins 3 ans dans une échelle de rémunération (certifié et hors classe).

Des mesures transitoires seraient mises en place pour les rendez-vous de carrière en cours. La Fep-CFDT a rappelé comment certains collègues qui avaient déjà dépassé la plage d’appel à la hors-classe et qui s’étaient vus attribuer un avis de façon arbitraire mais pérenne, avaient pu être lésés au moment de la mise en place du PPCR. Elle a donc insisté pour que ces mesures soient équitables pour les collègues des campagnes en cours.

Enfin la Fep-CFDT a rappelé que pour que l’évaluation puisse être considérée comme un véritable accompagnement, il est nécessaire qu’elle soit déconnectée de l’avancement et des promotions.

Photo des élues CCMMEP de la Fep-CFDT  :Jessica Bertrand et Carole Berlemont.

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