
La CFDT rencontre des députés au sujet de l’enseignement supérieur
Emmanuel Grégoire a déposé une proposition de loi visant à un meilleur encadrement de l’enseignement supérieur privé à but lucratif pour mieux protéger les étudiants. Elle a été présentée par une centaine de député∙e∙s de partis politiques différents dans l’espoir qu’elle aboutisse. La Fep-CFDT leur a demandé une audience à tous pour rappeler ses revendications concernant les régulations de l’enseignement supérieur privé. Plusieurs d’entre eux ont accepté. Les rencontres se font conjointement avec les deux fédérations CFDT de l’Éducation.

Une régulation pour protéger les étudiants
Pour la CFDT, la loi doit protéger les étudiant∙e∙s afin qu'ils puissent éviter les formations trompeuses et abusives. Il est nécessaire d'assurer la transparence et de garantir que les apprenant∙e∙s bénéficient de formations de qualité favorisant leur insertion professionnelle. Selon le député Pierrick Courbon, cette proposition constitue un premier texte qui devra être suivi d’autres initiatives législatives, une démarche que la CFDT soutient pleinement. Quant à la députée Céline Thiébault-Martinez, elle insiste non seulement sur la nécessité de fournir des formations de qualité, mais aussi sur leur coût élevé, qui oblige les étudiant∙e∙s à s’endetter avant même leur entrée sur le marché du travail, les exposant ainsi à une précarité accrue, surtout si les formations suivies s’avèrent peu insérantes ou trompeuses.
Une régulation qui devra se poursuivre
La CFDT et les député∙e∙s consulté∙e∙s s'accordent à dire que d’autres problématiques devront être traitées dans de futures propositions. La loi sur l’apprentissage a généré des effets d’aubaine concernant l’utilisation des fonds alloués, ce qui rend indispensable un renforcement des contrôles. Par ailleurs, la CFDT souligne que les salarié∙e∙s subissent également les conséquences négatives du système. En effet, la recherche de profit par certains établissements à but lucratif met les salarié∙e∙s sous pression et dégrade fortement leurs conditions de travail : surcharge des classes, emplois du temps imprévisibles, moyens pédagogiques insuffisants et obligation de surnoter les étudiant∙e∙s. Bien que la protection des salarié∙e∙s relève principalement du cadre réglementaire et de la négociation d’entreprise, les député∙e∙s ont pris conscience que toute législation encadrant l’enseignement supérieur privé aura nécessairement des répercussions sur les salarié∙e∙s, et qu'il est donc essentiel d’en tenir compte.
Photo, de gauche à droite : Nicolas Holzschuch (de la CFDT Éducation, Formation, recherche Publiques), le député Pierrick Courbon, Damien Gillot (de la Fep-CFDT)