Réformes : Monsieur le ministre, stop ou encore ?

  • Conseil Supérieur de l'Éducation

Jeudi 16 octobre 2025, au travers d’une déclaration préalable au Conseil supérieur de l’éducation (CSE), la Fep-CFDT a interpelé le nouveau ministre sur la succession des réformes et leurs réajustements, la juxtaposition de dispositifs et les rétropédalages. Si le ministre semble respecter le dialogue et les partenaires, force est de lui rappeler que « le dialogue social n’est pas une formalité administrative » (Marylise Léon).

Monsieur le ministre, stop ou encore ?

En raison du calendrier politique particulier de la journée, le vote de la motion de censure, le ministre n’a pas pu être présent en séance. Il a toutefois pris le temps de venir saluer personnellement chaque membre présent lors de la pause méridienne. Il s’est aussi engagé à rencontrer toutes les organisations syndicales après les vacances d’automne et à les prévenir des futures réformes avant la presse, ainsi qu’à mettre en place des groupes de travail sur la démographie scolaire, l’offre scolaire, le climat scolaire et la santé psychique des élèves.

« Où en sommes-nous du Bac Blanquer ? Réajusté maintes fois, avec les E3C (Epreuves communes de contrôle continu), sans les E3C mais avec des épreuves communes, les épreuves finales, les mathématiques en tronc commun puis en épreuve anticipée…

Pour le Bac Blanquer et ses dérivés, Monsieur le ministre, stop ou encore ?

Où en sommes-nous du lycée professionnel ? À peine mis en place, déjà réajusté. D’un parcours différencié de six semaines en parcours personnalisé de quatre semaines, des épreuves de fin de parcours désormais avancées, du chef d’œuvre et du projet…

Pour la réforme du LP, Monsieur le ministre, stop ou encore ?

Où en sommes-nous du Choc des savoirs ? Amorcé en 2023 et toujours pas finalisé.

Où en sommes-nous des groupes de niveau ? Obligatoires sur les 4 années du collège, puis seulement en 6e et 5e, puis sous une autre forme en 4e et 3e, sans moyen, le rapport de l'Inspection générale de l'éducation, du sport et de la recherche (IGÉSR) s’y rapportant est d’ailleurs accablant.

Pour ces groupes, Monsieur le ministre, stop ou encore ?

Où en sommes-nous des évaluations nationales ? Obligatoires seulement dans certaines classes, parfois optionnelles, puis généralisées, et nouvellement en 5e, pour une utilité douteuse, et une surcharge de travail non rémunérée en primaire.

Pour ces évaluations, Monsieur le ministre, stop ou encore ?

Où en sommes-nous des programmes en cascade toujours plus denses, dont nous ne sommes pas demandeurs, certains en application, d’autres en cours de consultation, d’autres en projet, comme l’histoire-géographie, dont, pour la plupart, on ne sait ni s’ils verront le jour et quand, ni s’ils seront échelonnés par niveau, surchargeant une nouvelle fois les professeurs des écoles, et l’ensemble des collègues.

Pour les nouveaux programmes, Monsieur le ministre, stop ou encore ?

Où en sommes-nous du Socle commun de connaissances, de compétences et de culture ? Censé être le fondement des programmes, il viendra peut-être, mais quand ? Alors qu’on imaginait le socle actuel version rafraîchie, le projet remet tout en cause, dans une complexité démotivante, avec un DNB (Diplôme national du brevet) qui n’en tient même plus compte.

Pour les notes qui suppléent les compétences, Monsieur le ministre, stop ou encore ?

Et surtout, pour toutes ces réformes, que choisirez-vous ? Pour notre part, nous attendons de vous retrouver en CSE avec la mise en œuvre d’un réel dialogue social. Pour un dialogue social de qualité, Monsieur le ministre, ce n’est ni stop, ni encore, mais c’est maintenant. Nous vous rappelons qu’il apparaît comme la condition d’existence et de survie de votre gouvernement ».

Et l’enseignement privé ?

Il en était encore question lors de cette séance plénière.

D’une part, la Fep-CFDT est intervenue de nouveau sur le traitement de données à caractère personnel de l’« Enquête harcèlement ». Comme en 2023 (lire ICI), elle demande à ce que cette enquête qui vise les élèves en novembre, s’impose aussi au privé, ce qui serait cohérent dans le cadre d’une volonté de contrôle accru du privé sous contrat par le ministère. L’administration a répondu que certains établissements privés l’utilisaient quand même mais qu’elle allait étudier la question pour la rendre obligatoire.

D’autre part, il était aussi question d’un arrêté portant reconnaissance par l’État des écoles techniques privées hors contrat. La Fep-CFDT a souligné que les contrôles devaient autant viser le respect des valeurs de la république, la sécurité des élèves et des salariés, le traçage des fonds publics si certains y étaient alloués.

A lire

  • Déclaration CSE 16 octobre 2025

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