Réforme de la formation initiale : Pour nos élus CCMMEP, c’est toujours NON !

  • Comité Consultatif Ministériel des Maitres de l'Enseignement Privé sous contrat (CCMMEP)

Suite à leur boycott du CCMMEP du 28 juin dernier, l’ensemble des élus a été convoqué à nouveau à une séance le lundi 8 juillet 2024 pour examiner le projet de décret de la formation initiale et de la refonte des concours. Les élus FEP-CFDT ont réaffirmé leur opposition à cette réforme.

Une avancée majeure

Les élus FEP-CFDT revendiquaient un statut juridique clair et les droits sociaux afférents pour les lauréats de concours en M1. Ils ont été entendus puisque les lauréats seront élèves en contrat provisoire et toucheront une rémunération de 1400 euros nets par mois. Ils seront donc traités à parité avec leurs homologues élèves fonctionnaires du public.

Mais encore trop d’incertitudes

Pour autant, cette victoire obtenue à l’arrachée par les élus FEP-CFDT, ne règle pas tous les problèmes posés par cette réforme et certainement pas la crise d’attractivité dont souffre le métier d’enseignant. Le calendrier de mise en œuvre demeure intenable, les contenus de la licence professorat des écoles et des masters ne sont pas encore stabilisés, la formation sera inégale selon les concours et les statuts des lauréats.

Une mesure discriminatoire pour les maîtres du privé

 Les élus FEP-CFDT ne peuvent accepter la discrimination dont seront victimes les néo-titulaires du privé par rapport à leurs homologues du public. En effet, l’obligation de servir l’État au moins 4 ans sous peine de devoir rembourser les sommes perçues en master est restrictive et contraignante pour les néo-titulaires du privé : ils seront obligés d’enseigner dans un établissement privé et n’auront pas la possibilité d’aller, par voie de détachement, dans d’autres ministères ou d’autres fonctions publiques.

Cela pose de façon criante la question de la mobilité et l’absence de perspectives de carrière pour les maîtres du privé sous contrat. Les élus FEP-CFDT déplorent que ce chantier soit au point mort ! Il est temps de permettre aux maîtres du privé de pouvoir passer tous les concours de leur ministère comme celui de personnels de direction ou d’inspecteur, il est temps de réfléchir à des passerelles vers d’autres ministères ou fonctions publiques.

Les élus FEP-CFDT dénoncent l’obstination du ministère à vouloir faire passer en force ce projet de réforme en l’état, mal ficelé, bancal et dont la mise en œuvre sera intenable. Ils ont donc voté contre le projet de texte et demandé son abandon.

Précisions sur les journées pédagogiques

Le ministère a répondu à l’interpellation des élus FEP-CFDT sur les journées pédagogiques que certains chefs d’établissements voulaient organiser du 8 au 11 juillet et a confirmé que cela était bien impossible ! (Sauf en cas de dérogation au calendrier scolaire, accepté par le recteur). Rester disponible auprès du rectorat pour toutes les missions liées aux examens, ce n’est pas être disponible pour des journées pédagogiques au sein de son établissement. Le ministère s’est engagé à rappeler cette règle aux académies et aux organisations professionnelles de chefs d’établissement.

Plaidoyer en faveur de la démocratie sociale

Les élus FEP-CFDT ont réaffirmé, dans leur déclaration liminaire, l’importance des corps intermédiaires dont font partie les syndicats. Ils sont le ciment de notre démocratie à l’échelle des entreprises et des administrations. Les élus FEP-CFDT ont redit avec force leur attachement à un dialogue social de qualité, loyal, franc et respectueux des organisations syndicales et donc, des enseignants et enseignantes qu’elles représentent. Dans cette instance, mais aussi dans toutes les CCM, les élus sont légitimes à porter la voix des maîtres du privé et à agir pour eux.

Ils ont rappelé que dans cette instance du CCMMEP, il faudra renforcer le dialogue social, renforcer la démocratie sociale, renforcer l’école mise à mal comme tous les services publics, écouter et considérer les enseignants investis au quotidien pour la réussite de leurs élèves.

Photo : Carole BERLEMONT, Jessica BERTRAND, Laurent LAMBERDIERE, Nadia CLAES, Valérie GINET, Sébastien PILLIAS

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