La Fep-CFDT reçue au ministère de l'Éducation nationale

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La Fep-CFDT a obtenu une audience bilatérale au ministère de l’Éducation nationale (Men) avec la sous-direction de l’enseignement privé sous contrat et avec le conseiller budgétaire, “ressources humaines et transformation” du cabinet d’Elisabeth Borne.

Centré essentiellement sur l’attractivité, cet entretien a été l’occasion pour la Fep-CFDT de transmettre ses revendications concernant les rémunérations, la formation, les mobilités, les retraites, l’emploi, la mixité sociale, le contrôle des établissements.

Réforme de la formation initiale : le ministère persiste

L’administration a insisté sur la réforme de la formation initiale, en essayant de la « vendre » en reprenant le projet délaissé en juillet dernier. La Fep a rappelé sa ligne rouge : éviter le décrochage entre les premier et second degrés à travers les deux parcours de licence proposés tout en soulignant le risque que les Isfec (Institut supérieur de formation de l'enseignement catholique) teintent les 60 heures dédiés aux besoins spécifiques de caractère propre confessionnel. La Fep-CFDT a aussi demandé que les organisations syndicales soient associées au comité national de suivi de cette réforme. Enfin, concernant l’engagement des quatre ans, elle a rappelé qu’il y a rupture d’égalité avec les enseignants du public qui, contrairement à ceux du privé, peuvent effectuer leur service sur d’autres postes ministériels que ceux dédiés à l’enseignement. L’administration propose dans ce cas que les néo-professeurs fassent des recours gracieux s’ils abandonnent dans les 4 ans pour ne pas payer les sommes dues. La Fep est restée dubitative…

Mobilités et formation

Concernant les mobilités, la Fep-CFDT a rappelé que pour le moment, seul le concours de CPE (Conseiller principal d’éducation) interne est ouvert aux enseignants du sous contrat. Il a été demandé que les autres concours le soient, comme ceux de personnel de direction ou d’inspection. Le ministère n’y voit aucune barrière idéologique, mais estime que cela demande une évolution juridique.

Concernant la formation continue, il a été question du CPF (Compte personnel de formation). L’administration avait déjà été sensibilisée à ce sujet lorsqu’elle avait reçu des représentants de Formiris. La Fep a donc plaidé pour une équité entre le secteur privé et le secteur public, à savoir que les droits à la formation soient en euros et utilisables librement sur tout type de formation. Concrètement, cela demande que le financement incombe aux pouvoirs publics, sans amputer le budget global de Formiris ou des autres organismes financeurs des réseaux non catholiques.

Rémunération et retraite

Concernant la rémunération des maîtres, la Fep-CFDT a pointé du doigt le tassement des salaires des entrants et des milieux de carrière, tout en soulignant qu’il s’agissait d’un point fort pour l’attractivité et la reconnaissance du métier ; mais aussi pour le maintien dans l’emploi des collègues. Le ministère envisage prochainement une réforme, en supprimant les avancements accélérés, en réduisant la durée de tous les échelons, en mettant les inspections conseils probablement aux 4e et 9e échelons et au passage à la classe exceptionnelle. Tout cela sera prochainement en pourparlers avec les organisations syndicales. La Fep en prend bonne note.

Concernant le Régime additionnel de retraite (Rar), l’administration a répondu aux multiples interpellations. Elle a rassuré sur la perspective d’équilibre du régime avec un financement sur 2035 voire 2040. Les textes vont paraître prochainement.

Contrôle des établissements, mixité sociale, postes

Le ministère a rappelé qu’il est prévu le contrôle de 40 % des établissements privés sous contrat d’ici 2027. Il s’est montré ferme face aux possibles recours de l’enseignement catholique qui est invité à jouer le jeu. Le contrôle fait partie des conditions du contrat d’association. Aussi, tout refus d’un contrôle peut aboutir à la résiliation du contrat.

Concernant la mixité sociale, l’administration a rappelé qu’il s’agit d’une priorité absolue, non négociable. Aussi, l’affectation des heures restera pondérée aux Indices de position sociale (IPS).

La Fep-CFDT a toutefois attiré l’attention concernant les écoles juives. En effet, en raison du contexte antisémite, beaucoup d’élèves juifs quittent les établissements publics comme privés catholiques. Les inscriptions dans les écoles juives sous contrat augmentent. Il a donc été demandé que cela soit pris en compte pour l’abondement en heures. Le ministère en a pris note pour puiser dans les réserves ministérielles.

 

Photo : Valérie Ginet (Secrétaire générale adjointe) et Damien Gillot

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