Revaloriser les salaires des enseignants

Publié le 19/05/2021 (mis à jour le 28/05/2021)

Avant la crise sanitaire, le président Macron annonçait un plan de revalorisation des salaires de 10 milliards d’euros. Dans la foulée, le ministre Blanquer lançait son Grenelle de l’éducation dont on attend toujours les conclusions… [depuis la publication de cet article, Jean-Michel Blanquer a tenu une conférence sur le Grenelle. Voir notre communiqué de presse]. La Fep-CFDT propose trois pistes indissociables à mettre rapidement en place pour revaloriser les salaires.

Sans indexation du point d’indice sur l’inflation comme sur la longue période que nous venons de connaître, il est illusoire de vouloir envisager une revalorisation du métier ni même un maintien du pouvoir d’achat. À titre d’exemple, la prime annuelle de 150 € octroyée début 2021 ne compensera pas l’inflation. Tout au long de ces dernières années, seule la création des corps de PLP et de professeurs des écoles a permis à ces catégories de connaître une amélioration de leur situation sur le plan financier.

Les nombreuses comparaisons avec les autres pays de l’OCDE concernant les salaires des enseignants montrent qu’en France, ils se situent en dessous de la moyenne et que l’évolution en est préoccupante.

Si nous ne devions retenir qu’un seul chiffre, c’est la diminution de 8 % de pouvoir d’achat entre un enseignant certifié qui atteignait l’échelon sommital dans les années 80 et un enseignant d’aujourd’hui qui atteint le dernier échelon de la hors-classe.

Lors de la discussion sur la réforme des retraites, le chiffre de 10 milliards d’euros sur une période de 15 ans a été évoqué. Mais il n’a pas été repris lors du Grenelle de l’éducation.

Le contexte économique postpandémie complique la donne en diminuant les marges de manœuvre budgétaire. La dernière note de la Banque de France prévoit une augmentation annuelle de l’inflation d’au moins 1 % pour les 5 prochaines années. Afin de réduire le déficit budgétaire, les services de Bercy préconisent de réduire la dépense publique.

Trois pistes indissociables

C’est pourquoi nous envisageons trois pistes qui ne sont pas dissociables pour revaloriser le salaire des enseignants. Nous fixons des objectifs sur 5 ans, soit la durée d’une législature. Nous estimons qu’il faudra autant d’années après cette période pour mener à terme la revalorisation.

  1. Indexation du point d’indice sur l’inflation
  1. Augmentation du nombre de points d’indice pour toutes les grilles

30 points, à raison de 6 par an, pour la grille des certifiés (catégories 2 et 4 pour le Maa) et celles des agrégés et de la catégorie 1 pour le Maa. Ce qui fait une augmentation d’environ 140 euros brut.

35 points, à raison de 7 par an, pour la grille des MA et celle des AE (catégorie 3 pour le Maa).

  1. Création d’un 8e échelon pour le grade de la hors-Classe afin de tenir compte de l’allongement de la carrière.

On atteint le dernier échelon de la hors-classe au bout de 34 ans, ce qui laisse environ 6 à 8 ans sans avancement, s’il n’y a pas de passage à la classe exceptionnelle.

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