Rencontre au ministère de l’Agriculture : Un échange cordial et riche... mais après ?

  • Nos audiences sous contrat agricole

Ce 19 février, la Fep-CFDT a été reçue par la conseillère à l’enseignement d’Annie Genevard, ministre de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire. Les discussions ont porté sur des sujets prioritaires, notamment les moyens dévolus à l’enseignement, le dialogue social et l’attractivité du métier... La Fep attend que l’attention accordée à ses demandes se traduise par des avancées effectives.

Lors de ce rendez-vous au cabinet du ministère avec Laurie Albien, la conseillère à l’enseignement, la Fep-CFDT pu aborder les sujets de mécontentement comme les revendications portées par la Fédération. Elle reste mobilisée pour que cette rencontre soit suivie d’effet.

Diminution des moyens accordés

 La délégation de la Fep a exprimé le fort sentiment d’incompréhension de la Fédération après l’adoption du budget de l’État. En effet, comment justifier qu’à l’heure où le ministère doit assurer le renouvellement des générations d’agriculteurs, les moyens dévolus à l’enseignement diminuent ? D’autant plus que dans le même temps l’Éducation nationale renonce à supprimer plusieurs milliers de postes. À cette question, la conseillère répond que ce ministère ne s’occupe que d’éducation, contrairement à celui de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire (Masa) qui doit gérer d’autres dossiers. Et il semble que des arbitrages internes se sont faits au détriment de l’enseignement. Dont acte...

Pour un dialogue social augmenté

Les représentants de la Fep ont fait part de leur irritation quant à la place réservée aux organisations du privé en matière de dialogue social. La Fep-CFDT doit souvent solliciter plusieurs fois le ministère avant d’être reçue. Il est temps que les invitations deviennent naturelles et qu’elle soit clairement identifiée comme un interlocuteur incontournable, surtout au regard de son audience électorale...

Par ailleurs, à l’occasion de cette rencontre avaient été identifiés une série de thèmes sur lesquels la délégation attendait, si ce n’est des réponses, au moins l’assurance qu’ils feront l’objet de concertation. Déjà formulée, sans succès pour l’instant, auprès du Service des ressources humaines (SRH) et de la Direction générale de l’enseignement et de la recherche (DGER), la demande de mise en place de pas moins de cinq groupes de travail a donc été réitérée. Ceux-ci auront comme objectif la prise en compte de problématiques clairement définies : le contrôle en cours de formation (CCF), à l’heure où les réformes successives viennent alourdir sa mise en œuvre ; la mixité des publics et la nécessaire clarification de la place des enseignants ; les temps incomplets et toutes les difficultés qu’ils génèrent ; l’inclusion et plus particulièrement les conditions d’exercice des accompagnants ; la communication du ministère à destination de ses agents.

Après avoir pris soin de bien appréhender les contours de ces demandes et d’en apprécier la pertinence, la conseillère a pris l’engagement de les transmettre en les appuyant auprès des services concernés.

Des revendications légitimes

 Cette rencontre a aussi été l’occasion de formuler des demandes fortes, à commencer par un point sur les solutions envisagées par le SRH pour régler les problèmes de ressources humaines qui, un an après la parution du recueil Couacs en série, ne le sont toujours pas complètement. L’expérimentation OTRS, un outil de ticketing censé fluidifier les demandes des agents, abandonnée, que deviennent les solutions proposées par la Fep-CFDT − décentralisation de la gestion des ressources humaines, formation des chefs d’établissement...?

Autre sujet, remis sur le devant de la scène à l’occasion de la signature de l’accord ministériel Égalité-Diversité : la mise à disposition de données sociales fiables et actualisées. Le dernier recueil date de 2018. Un bilan social permettrait non seulement de faire vivre cet accord en mettant en évidence des pistes d’action, mais il faciliterait la réflexion sur l’évolution globale de l’enseignement agricole. Cela représenterait certes un gros travail de collecte de l’information, mais celle-ci est faite régulièrement à l’échelle du ministère. Il s’agirait seulement d’intégrer les besoins concernant l’enseignement privé au cahier des charges, afin de trier les données concernant ce périmètre.

L’attractivité du métier a aussi été abordée par le prisme de l’entrée dans le métier. L’enseignement agricole privé est en effet un système à part, dans lequel l’entrée dans le métier se fait essentiellement sur titres. La conséquence : l’équilibre entre les catégories est menacé et, si rien n’est fait, la catégorie 3, qui compte déjà 40 % des agents, va devenir à (court) terme majoritaire. Les solutions proposées par le ministère pour éviter cela sont inopérantes. Il faudrait que celui-ci en propose une autre. Enfin, s’agissant d’action sociale, culturelle et sportive ministérielle, seuls les agents du privé sont exclus des dispositifs pilotés par l’Asma (Action sociale du ministère de l’Agriculture). La Fep-CFDT estime qu’ils doivent pouvoir en bénéficier. Au-delà de raisons règlementaires invoquées par le secrétariat général du ministère, comment peut-on justifier une telle situation que l’on pourrait qualifier de discriminatoire ? la question est posée...

En résumé, on le voit, de nombreuses demandes ont été portées. Comment seront-elles prises en compte ? La Fep est mobilisée et le restera.

Rupture conventionnelle

Le sujet ressemblait fort à un serpent de mer... Longtemps repoussé, en attente de vecteur législatif, l’amendement instituant la rupture conventionnelle est enfin inscrit dans la loi d’orientation agricole, le PLOA ! Les agents de l’enseignement agricole privé ne seront plus les seuls agents publics à ne pas pouvoir bénéficier du dispositif. Une victoire pour la Fep-CFDT qui a longtemps œuvré pour ce droit. Il reste maintenant à travailler sur le décret d’application. Les élus de la Fep-CFDT seront sollicités pour cela. Ils agiront dans l’intérêt de tous.

Sur la photo, de gauche à droite : Laurie Albien, la conseillère enseignement de la ministre et la délégation Fep-CFDT : Boris Genty, Christelle Chauveau De Blanès, André Jeffroy, Cécile Ruiz et Serge Hastoy.

 

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