CNEA - Réforme du DNB : c’est toujours « NON » !

  • Conseil National de l’Enseignement Agricole (CNEA)

Le 18 mars, les membres du Cnea devaient voter deux arrêtés modifiant les référentiels des 4e/3e. Si de nouvelles dispositions vont dans le bon sens, comme la levée de la limite d’âge pour les stages découverte, ces modifications intègrent aussi les nouvelles dispositions du DNB qui entreront en vigueur pour la cession d’examens 2026. L’occasion pour la CFDT de redire NON à cette réforme comme nous l’avons fait au Conseil supérieur de l’éducation (CSE). Décryptage.

Deux arrêtés qui modifient le référentiel des classes de 4e et de 3e de l’Enseignement agricole ont été soumis aux membres du Conseil national de l’enseignement agricole (Cnea) lors de la séance du 18 mars. Ces arrêtés intègrent la levée des restrictions d’âge pour les séquences d’observation, conformément au décret du 16 octobre 2024. La Fep-CFDT avait soutenu cette évolution et se félicite que tous les jeunes scolarisés en 4e/3e puissent réaliser l’ensemble des séquences d’observation.

Ces deux textes prennent aussi en compte les nouveaux programmes d’EMC (Enseignement moral et civique), publiés au BO du 13 juin 2024. Ces nouveaux programmes entreront en vigueur de manière échelonnée en 2025-2026 pour les classes de 4e et en 2026-2027 pour les classes de 3e. La Fep-CFDT est favorable à cette évolution.

Mais, ces deux arrêtés intègrent également l’évolution des modalités de délivrance du DNB à compter de la session d’examen 2026. Une réforme voulue par Gabriel Attal, alors ministre de l’Éducation afin de « rehausser le niveau d'exigence et d'ambition pour tous les élèves ».

L’équilibre entre le contrôle continu et les épreuves terminales est modifié. Les épreuves terminales représenteront désormais 60% de la note finale, contre 50% auparavant. La CFDT s’oppose à la modification de l’équilibre contrôle continu/épreuve terminale, qui renforce l’idée que la troisième est une année de préparation d’un diplôme, avec au bout, une sorte d’obstacle à surmonter.

Avec ce nouveau DNB, le contrôle continu revient à une moyenne de toutes les disciplines, un calcul mathématique abstrait, qui aboutira à une logique de classement et de tri, rejetant l’évaluation par compétences. Car à la place des points attribués selon le niveau de maîtrise de chacune des composantes du socle, le contrôle continu se fondera sur la moyenne des moyennes annuelles des notes obtenues par le candidat en classe de 3e dans chacun des enseignements obligatoires. Les enseignements facultatifs seront pris en compte (points supérieurs à 10 ajoutés au total des moyennes). Pour les candidats individuels, le diplôme sera attribué à partir de la moyenne des notes obtenues aux épreuves terminales.

Exit, donc, les compétences et retour à la note coefficientée, ce qui va aussi à l’encontre des directives pédagogiques de l’Enseignement agricole qui privilégient l’approche capacitaire… Les compétences seront moins visibles, voire moins présentes, donc moins travaillées. Or, la diversité des compétences présentes dans les cinq grands domaines est une possibilité de pouvoir valoriser des élèves qui ne sont pas « en réussite » mais qui ont des aptitudes dans certains domaines. Et c’est vers un collège permettant la réussite du plus grand nombre que la CFDT souhaite aller.

Enfin, l’EMC devient une sous-épreuve et sera évaluée par une note distincte de l’épreuve d’histoire-géographie, avec le risque que l’EMC ne devienne une variable d’ajustement en cas de perte d’heures dans une discipline.

Lors de sa présentation au Conseil supérieur de l'éducation (CSE) le 30 janvier 2025, cette réforme avait recueilli un « NON » majoritaire et l’ensemble des syndicats CFDT s’était opposé à cette évolution qui va à l’encontre de l’évaluation par compétences et de la démystification de l’examen qui avait été entreprise.

Cette réforme ne répond en rien aux spécificités des 4e/3e de l’Enseignement agricole, qui accueille un grand nombre d’élèves à besoins éducatifs particuliers ; c’est pourquoi la CFDT s’est opposée à cette évolution du DNB et à ces deux arrêtés modificatifs.

Si le Masa doit subir cette évolution qui ruisselle de l’Éducation nationale, la Fep-CFDT a été force de proposition en demandant l’ouverture de groupes de travail afin de réfléchir à des évolutions/adaptions des conditions de travail des collègues (qui enseignent dans ces classes difficiles) et à des accompagnements spécifiques que l’on pourrait mettre en place pour la réussite de nos jeunes.

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