Professeurꞏes documentalistes – résultats de l’enquête Fep-CFDT: un métier essentiel mais fragilisé par la multiplication des tâches

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L’enquête menée auprès de 358 professeurꞏes documentalistes en janvier 2025, souhaitait faire un point sur leurs conditions de travail. En effet, c’est une profession très sollicitée, mais confrontée à un manque de moyens, à une multiplication des tâches et à une reconnaissance institutionnelle encore fragile.

Les réponses couvrent de nombreuses académies et trois types d’établissements : collèges (41,9 %), lycées (29,6 %) et groupes scolaires (28,5 %), offrant un panorama solide de la réalité du terrain.

L’accueil des élèves au CDI

Pour 82 % des répondantꞏes, la capacité du CDI est exceptionnellement dépassée, et pour 18 %, cela se produit régulièrement. Par ailleurs, 36 % se voient imposer des surveillances : rappelons que les surveillances ne sont pas inscrites dans les obligations de service* !

Ces chiffres confirment l’inadéquation entre les espaces disponibles et le nombre d’élèves accueillis, et constituent un marqueur clair de la surcharge professionnelle qui dégrade la qualité de vie au travail.

Des moyens présents… mais pas forcément suffisants

Si 87 % disposent d’un budget de fonctionnement, celui-ci est jugé insuffisant dans la majorité des retours et souvent en deçà des besoins réels.

Pour les collègues exerçant sur deux établissements, seulement 1,2 % sont correctement déchargés. En effet, l’heure de réduction de service entre 2 établissements permet à tous les professeurs d’être déchargés 1/18ème donc 2/36ème pour les professeurꞏes documentalistes**.

Non seulement, le manque de ressources financières pèse directement sur la qualité des actions pédagogiques et documentaires mais la non prise en charge de ces heures de réduction impacte également les conditions de travail des collègues.

Des missions multiples mais pas toujours reconnues !

L’Éducation aux médias et à l’information, pourtant mission obligatoire du métier, n’apparaît dans l’emploi du temps que pour 22 % des répondantes ; 34 % indiquent que ces heures ne sont même pas comptabilisées.

Concernant les 6 heures de relation avec l’extérieur, 94 % en bénéficient.

Les heures de face-à-face pédagogique seule avec les élèves varient fortement :

  • 49 % ne les voient pas comptabilisées dans leur emploi du temps ;

  • 39 % n’ont qu’une heure inscrite ;

  • 10 % en ont deux.

Si 8 % exercent la mission de professeure principale :

  • 70 % sont rémunérées en Isoe part modulable ;

  • 13 % via l’indemnité Pacte ;

  • 10 % ne sont pas rémunérées et 7 % le sont par l’Ogec.

Cette diversité illustre l’hétérogénéité des pratiques d’un établissement à un autre et le manque de connaissance des textes en vigueur !

En conclusion

L’enquête confirme le rôle essentiel des professeures documentalistes dans l’Éducation aux médias, l’accompagnement des élèves et le soutien aux équipes pédagogiques. Pourtant, leurs conditions d’exercice restent en décalage avec l’étendue de leurs missions.

Elle met en lumière l’urgence, non seulement, d’un renforcement des moyens, d’une adaptation des espaces CDI ou d’une reconnaissance réelle de la dimension pédagogique du métier et bien sûr de la bonne application des textes en vigueur.

La Fep-CFDT portera ces revendications auprès du ministère pour obtenir la reconnaissance à la hauteur de l’engagement des collègues.

 

*Décret n° 2014-940 du 20 août 2014 relatif aux obligations de service et aux missions des personnels enseignants exerçant dans un établissement public d'enseignement du second degré

**Circulaire n° 2015-112 du 15-7-2015 : missions et obligations de service (précision pour les maitres de l’enseignement privé)

**Circulaire n° 2017-051 du 28-3-2017 : missions des professeurs documentalistes

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