Pas de place pour l’antisémitisme et la réécriture de l’Histoire dans les établissements privés sous contrat

  • Lutte contre les discriminations

Les établissements scolaires sont des lieux qui doivent permettre l’épanouissement et l’émancipation de toutes et tous les élèves. Ce sont des lieux de transmission des valeurs de la République. L’antisémitisme et la réécriture de l’Histoire n’y ont pas leur place.

Des chiffres et des actes qui nous alertent

Si, selon le ministère de l’Intérieur, les actes antisémites sont en baisse de 6% en 2024, 62% des actes antireligieux en France sont antisémites et ce, alors que les juifs représentent 1% de la population française. L’agression du rabbin, Arié Engelberg à Orléans par un adolescent, devant son fils de 9 ans la semaine dernière, nous rappelle que cette violence antisémite touche particulièrement les enfants et les adolescents.

L’École n’est hélas pas à l’abri de cet accroissement des violences. L’Éducation nationale a recensé, pour l’année scolaire 2023-2024, 1 670 actes à caractère antisémite sur un ensemble de 3 600 actes racistes (contre respectivement 400 et 1 270 en 2022-2023). Dans ce cadre, les chef.fe.s d’établissement des établissements privés sous contrat, l’Institution, les éducateurs et éducatrices ont un rôle premier et même exemplaire à jouer.

La Fep est engagée contre l’antisémitisme

Les formations laïcité qui doivent être dispensées à l’ensemble des personnels des établissements scolaires doivent notamment éduquer au respect de la transmission des valeurs de la République et notamment au respect de toutes les croyances. La Fep-CFDT rappelle depuis 2021, l’urgence de former l’ensemble des personnels selon l’arrêté ministériel en vigueur. Des personnels formés, ce sont des personnels qui savent réagir à des actes racistes et antisémites. Pour la Fep-CFDT, il est inadmissible que des chef·fe·s d’établissement de l’Enseignement catholique freinent la mise en œuvre de ces formations et que l’État ne les rappelle pas à cette obligation.

Dans la foulée de sa campagne « Valeurs de la République », la Fep s’identifie comme actrice de la lutte contre l’antisémitisme à l’école. Via les instances nationales et académiques dans lesquelles nous siégeons et via nos représentants et représentantes des personnels en établissement, nous rappelons quotidiennement cette mission de service public et de transmission des valeurs de la République qui doit présider à l’exercice des métiers de l’ensemble des acteurs et actrices de nos structures dans lesquelles aucun acte antisémite ne peut être toléré.

Sur le terrain, ne rien laisser passer

Hélas, dans certains établissements et dans certains territoires, des représentants de l’Institution s’affranchissent de cette obligatoire transmission des valeurs de la République. À l’Immaculée Conception à Pau, le chef d’établissement Christian Espeso attente depuis plusieurs années à la mission de service public qui lui incombe.

En soutien aux lanceurs et lanceuses d’alerte dans l’établissement, la Fep-CFDT du territoire agit depuis plus de trois ans pour dénoncer cela. Le rapport de l’inspection rédigé en juin 2024, et bloqué au niveau du ministère, met en lumière tous ces dysfonctionnements. Dans ce qui est révélé par Médiapart sur ce rapport, rien de nouveau, hélas par rapport à ce que la Fep-CFDT Aquitaine avait pu remonter lors de ses différents rendez-vous et courriers au rectorat. Et dans la gazette de son établissement, Christian Espeso a encore tenu, il y a très peu de temps, des propos qui réécrivent l’histoire de la Shoah et qui peuvent être considérés comme antisémites. Pour notre structure fédérative CFDT, cela n’est pas tolérable et l’administration doit réagir. Nous avons donc accompagné le syndicat Fep-CFDT Basque Béarn Landes dans la construction d’une réponse forte, mais proportionnée. Dans le cadre d’une intersyndicale qui a été recherchée comme la plus large possible, le syndicat a réalisé un communiqué de presse dénonçant l’attitude du chef d’établissement, s’associant à la plainte de SOS Racisme pour négationnisme et demandant à l’administration de prendre ses responsabilités. C’est dommage que les deux autres syndicats de l’Enseignement privé représentatifs sur le territoire n’aient pas voulu s’associer à cette publication. Enfin, et parce que c’est la seule solution dans l’intérêt des élèves et des personnels de l’établissement, la Fep Basque Béarn Landes a demandé au recteur Jean-Marc Huart, de déclencher l’article 40 de la procédure pénale visant à transmettre au procureur de la République, les preuves du délit commis par Christian Espeso dans l’objectif qu’il soit mis à pied de ses missions de chef d’établissement. La Fep-CFDT a évidemment apporté tout son soutien au syndicat territorial dans la construction de sa démarche.

Communiqué de presse

Communiqué du syndicat Fep-CFDT BBL

  • BBL

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