Éducation à la vie affective, relationnelle et sexuelle : le Cese a rendu son avis

  • Lutte contre les discriminations

Alors que le projet de programmes scolaires d’éducation à la vie affective, relationnelle et à la sexualité a été mis en pause du fait de la crise politique encore en cours, le Conseil économique, social et environnemental vient de rendre son avis délibératif sur le sujet. C’est bien toute la société qui doit, en urgence et dans un projet global, s’engager.

Un an de travail pour aboutir à un avis équilibré

Le rapport 2024 du Haut Conseil à l’égalité sur le sexisme en France pointait un retour en force des violences sexistes et sexuelles chez les 15-24 ans. La cause à rechercher se trouve à la confluence des trois zones de vie des enfants et des adolescent.e.s : la famille, l’école et le numérique. C’est fort de ce constat que le Cese, après des consultations auprès de jeunes, de professionnels et d’institutionnels, a rendu le 10 septembre dernier son avis sur l’Evars.

Un postulat de départ : les enfants, en l’absence d’une réelle éducation à la vie affective, relationnelle et sexuelle, se voient niés dans leurs droits fondamentaux inscrits depuis 30 ans dans la Convention internationale des droits des enfants. Voyant l’Evars comme une clé de socialisation égalitaire pour les enfants, le Cese préconise dans son avis que des lieux propices aux échanges sur le sujet soient ouverts dans tous les endroits qui accueillent un public jeune. Il propose aussi que les familles soient sensibilisées à l’Evars et qu’un soutien à la parentalité soit systématiquement possible. Il appelle aussi à la mise en place d’une campagne d’information sur l’Evars afin de lutter contre la désinformation et demande à l’Arcom de veiller à ce que les médias diffusent une information claire sur le sujet.

 

Des programmes maintenant !

Lorsque des séances d’éducation à la sexualité sont dispensées dans des établissements scolaires, elles le sont par des personnels sensibilisés par l’intermédiaire d’engagements qui leur sont propres sur ce sujet. C’est pourquoi le Cese préconise dans son avis voté à la quasi-unanimité, de former l’ensemble des personnels des établissements scolaires à l’Evars comme cela est le cas au sujet des « valeurs de la république ». Convaincue que l’école est le lieu de l’apprentissage de l’égalité, l’assemblée pense qu’un temps dédié à son enseignement doit être prévu et que des référent.e.s Evars doivent être nommé.e.s dans tous les établissements publics et privés sous contrat. Autre préconisation marquante dans l’avis final : la création d’une incrimination pénale sanctionnant l’entrave au droit des enfants à bénéficier d’une Evars.

 

La CFDT et les deux fédérations CFDT de l'Education : forces de proposition

Albert Ritznenthaler, le chef de file de la délégation CFDT au Cese sur le sujet, l’a bien dit à la tribune : l’organisation syndicale porte au cœur de son « manifeste féministe » un appel à « changer la société grâce à l’éducation ». La CFDT affirme à cette fin que « l’école doit jouer un rôle central dans la déconstruction des stéréotypes de genre » et que « cette responsabilité exige des enseignements non-genrés, une pédagogie émancipatrice et inclusive et une approche non sexuée de l’orientation des métiers ». Cela ne peut passer que par une « éducation à la sexualité, obligatoire pour toutes et tous » car « c’est un enjeu en matière d’égalité entre les femmes et les hommes, de santé publique et de lutte contre les discriminations. ».

Ce projet politique étant au cœur de ses travaux, la CFDT ne pouvait que voter pour cet avis du Cese sur l’Evars. Tout au long de l’année passée, la Fep-CFDT a participé aux côtés de la CFDT Éducation Formation Recherche Publiques aux travaux de l’assemblée. Elle se retrouve dans de nombreuses préconisations quant à son avis final.

C’est désormais à la nouvelle équipe ministérielle de prendre en charge le sujet et notamment de porter le projet de programme au Conseil supérieur de l’éducation pour que nous ne tardions plus dans nos obligations envers les enfants et les adolescent.e.s.

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