L’IA dans l’Enseignement supérieur privé : la Fep-CFDT à la journée de la prospective de l’Upes

  • Enseignement supérieur privé

Le 2 décembre 2025, l'Union professionnelle de l'Enseignement supérieur (Upes), fédération patronale de la branche EPI, a invité les organisations syndicales à sa nouvelle journée dédiée à l’intelligence artificielle dans le supérieur privé. Entre bonnes intentions et expériences encourageantes, la Fep-CFDT rappelle que les salariés et leurs représentants doivent être placés au cœur de la réflexion. 

 

Sur la photo : Sylvie Lehellocco et Damien Gillot

L’Upes a lancé une grande enquête dans ses établissements qui, pour rappel, comprennent ceux du réseau de la Fesic, de l’UGEI, de l’Udesca – les cathos – et de l’UNFL, et donc la majorité des EESPIG. 

D’après l’enquête, un salarié sur deux utilise l’IA dans son activité professionnelle. 85 % des salariés ayant recours à l’IA  s'en servent pour la création de texte et d’image – 65,5 % de texte et 19% d’image. Pour 73,6 % c’est ChatGPT qui est utilisé, pour 8,2 % c’est Copilot. L’usage de l’IA s’est développé à 88,3 % de manière autonome et à 11,7 % par formation.

L’IA est actuellement utilisée principalement pour des tâches administratives et répétitives, des corrections et des évaluations, la création de contenu pédagogique, l’optimisation de la gestion du temps, l’assistance créative et la gestion de données. L’enquête révèle que les salariés aimeraient que l’IA permette un gain de temps et de productivité, la personnalisation de l’apprentissage, l’innovation pédagogique, la créativité, l’accessibilité et l’inclusivité, des supports pour des étudiants.

Chiffres clé

  • 85% des salariés utilisent l’IA pour créer du texte ou des images

  • 73,6% des salariés utilisent le plus ChatGPT

  • 88,3 % des salariés utilisent l'IA de manière autonome, sans formation

Des expérimentations sur l’enjeu de l’IA

Les membres de l’Upes relèvent tous des craintes sur certaines dérives comme celles liées à l’éthique, et comptent se saisir de l’enjeu de l’IA. Certainꞏeꞏs nous ont exposé leurs premières réflexions et expérimentations.

Pour Aline Aubertin, directrice générale de l’Isep, l’usage par les étudiants de l’IA explose, il est donc impossible de l’interdire. Il convient de les former sur le sujet en mettant en place des cours et des conférences sur l’éthique et la durabilité avec un spécialiste,

À Esmod, Véronique Beaumont la directrice générale, a lancé des séminaires pour présenter différents outils et surtout pour permettre l’acculturation des prompts.

Cyril Noirtin, directeur général de l’ISC Paris, veut que ses étudiants soient IA compétents, IA critiques, IA augmentés, sans disparition pour autant de l’humain. Pour cela, il convient de fixer des règles, notamment en précisant qu’un travail a utilisé l’IA.

Laurent Peridy, recteur de l’Uco, nous a parlé de l’explosion soudaine du plagiat. Il a donc mis en place une charte sur le sujet.

 

L’avis de la Fep-CFDT

L’avènement de l’IA est une réalité qui doit être traitée. La Fep-CFDT se réjouit qu’elle soit prise en compte par l’Upes. La Fep-CFDT la rejoint aussi pour les bonnes intentions exposées, spécialement celles concernant la préservation de la propriété intellectuelle ou la prise en compte de l’impact environnemental.

Toutefois, la Fep-CFDT s’étonne de la trop petite place accordée aux représentants du personnel du CSE dans les débats, la mise en place de chartes et les prises de décision sur l’IA dans les établissements de l’Enseignement supérieur privé. En effet, l’IA a de lourdes conséquences sur les conditions de travail, mais aussi sur les métiers. Certains sont en train de se transformer ou de se créer, d’autres risquent de disparaitre. C’est pourquoi, la Fep-CFDT appelle à ce que l’IA soit aussi traitée dans la branche.

 

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