Évaluations nationales 1er degré – Résultats de l’enquête Fep-CFDT
La Fep-CFDT a mené une enquête auprès des enseignants du 1er degré au sujet des évaluations nationales. Il en résulte qu'elles sont perçues comme un dispositif lourd, peu utile et largement rejeté par les équipes.
Un dispositif lourd, peu utile et largement rejeté
À l’automne, la Fep-CFDT a interrogé 387 enseignant·es du primaire sur la mise en œuvre des évaluations nationales. L’échantillon reflète fidèlement la réalité du terrain : 98 % des répondant.es sont enseignant.es du premier degré, 2 % chefs d’établissement.
Les résultats sont sans appel : ce dispositif est jugé chronophage (70,3 %), peu adapté et générateur de pression (48,3 %).
Un outil jugé peu utile
Si 39,3 % reconnaissent un éclairage ponctuel sur les besoins d’élèves, la perception globale reste très critique.
Les évaluations sont considérées comme contraignantes, mal calibrées, déconnectées des réalités de classe et peu exploitables :
44,4 % les jugent imposées sans réelle utilité ;
34,6 % les estiment inutiles au regard de leur expérience ;
55 % considèrent qu’elles n’aident pas à repérer difficultés ou réussites ;
52,5 % n’utilisent pas les outils fournis pour créer leurs propres supports.
Une surcharge de travail considérable
Plus de la moitié des répondant.es (52,2 %) déclarent y consacrer plus de six heures, et 29,5 % disent « ne plus compter ». La passation, l’accompagnement des élèves et la saisie des résultats créent une charge de travail importante, parfois « ingérable », notamment en classes multi-niveaux. Le temps investi est jugé disproportionné par rapport au bénéfice pédagogique et se fait au détriment des apprentissages.
Des effets négatifs sur les élèves
Les équipes soulignent le stress occasionné (46,8 %), surtout chez les élèves fragiles, ainsi que l’inadéquation de certains items avec les apprentissages réellement engagés. Beaucoup estiment que ces évaluations précoces contribuent à dégrader le climat de classe en début d’année.
Des attentes fortes : alléger, adapter, réformer
Les personnels demandent :
Un déplacement du calendrier (40,3 %) ;
Un allégement du dispositif, recentré sur des compétences essentielles (29,5 %) ;
Voire sa suppression (22,5 %).
Une demande claire de reconnaissance
85 % jugent insuffisante la compensation prévue via le dispositif d’allègement APC (Activités pédagogiques complémentaires);
93,8 % souhaitent une compensation, notamment financière, pour le temps consacré.
Et maintenant ?
18,6 % des enseignant.es se disent prêt.es à boycotter le dispositif et 61,2 % à en débattre collectivement en l’absence d’améliorations. Ces résultats confirment la nécessité et l’urgence d’une révision en profondeur des évaluations nationales.
La Fep-CFDT portera ces revendications auprès du ministère et sera force de propositions pour que ces outils servent réellement la réussite des élèves, sans alourdir la charge des équipes pédagogiques. Elle demande une compensation financière à hauteur du travail engendré. |