Maths au cycle 4 : des programmes denses et injonctifs

  • Nos audiences Éducation nationale

Mercredi 15 octobre 2025, la Fep-CFDT s’est rendue à une audience au ministère de l’Éducation nationale sur le projet de programme de mathématiques du cycle 4 (5e, 4e, 3e). Issu d’une lettre de saisine du 13 mars 2024 demandée par la ministre Nicole Belloubet dans le cadre du « Choc des savoirs », le projet est paru en mai dernier, sans consultation préalable, ni avec les collègues ni avec les syndicats. Au final, des programmes denses et injonctifs, qui se doivent d’être travaillés sérieusement par l’administration avant le passage au Conseil supérieur de l’éducation.

Des questions sans réponse

C’est sans aucune évaluation des anciens programmes, sans consultation des représentants des personnels, sans aucun dialogue social en amont, que le Conseil supérieur des programmes a sorti ces projets de nouveaux programmes de maths pour le cycle 4. La Fep-CFDT conteste la méthode et rappelle qu’elle n’était pas demandeuse de nouveaux programmes, liés au « Choc des savoirs ».

La Fep-CFDT a interpellé la DGESCO sur plusieurs points. Comment faire un programme cohérent alors que le nouveau socle commun de connaissances, de compétences et de culture est loin d’être finalisé ? Quel avenir pour l’actuelle épreuve du DNB 2027 en mathématiques ? Aura-t-on des sujets Zéro comme la CFDT le souhaite ? Quand vont-ils être mis en œuvre ? Pour les trois niveaux à la fois ou de manière échelonnée comme le demande la CFDT afin d’éviter la surcharge des collègues ?

La DGESCO n’a su répondre, faute d’arbitrage du nouveau ministre.

 

Entre densité et injonctions

Après sept pages de grands principes, le projet se divise en cinq domaines : « nombres et calculs », « espace et géométrie », « organisation et gestion de données et probabilités », « proportionnalité, fonctions » et « pensée informatique ». Dans chaque domaine, est déclinée une partie du programme de 5e, 4e et 3e.  Pour le dernier domaine, il a été question des moyens insuffisants alloués à l’équipement informatique, mais aussi sur Scratch qui semble être le seul logiciel préconisé, sans le dire explicitement.

L’ensemble est dense et aussi injonctif.

Concernant la densité, il y a eu un débat sur ce qui doit revenir plutôt au collège ou plutôt au lycée, tels les identités remarquables, le théorème de Thalès, les vecteurs…

Concernant l’aspect injonctif, il réside surtout dans la deuxième colonne « Exemples de réussite et conseils de mise en œuvre », qui expose des activités trop précises enfermant l’enseignant. Si cela risque une nouvelle fois, de porter atteinte à la liberté pédagogique, cela va aussi à l’encontre de l’adaptation et de la différenciation dont doivent faire preuve les collègues envers leurs élèves, notamment pour ceux à profil particulier. Aussi, la CFDT propose que cette colonne soit retirée et mise sous forme de propositions, dans des documents d’accompagnement.

Il a aussi été question du calendrier. La CFDT demande d’échelonner la mise en œuvre du programme, et non pas de l’imposer aux trois niveaux la même année, afin d’éviter la surcharge de travail pour aller dans le sens de la qualité des cours et du service public d’éducation.

 

Ainsi, la Fep-CFDT sera attentive à la nouvelle version du projet qui sera proposée en fin d’année en commission spécialisée collège, avant son passage en séance plénière le jeudi 15 janvier 2026, pour une parution au B.O dans la foulée.

 

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