
Dans nos établissements scolaires, aucune violence ne peut être tolérée
Les écoles sont des lieux qui doivent assurer la sécurité de l’ensemble des acteurs et actrices des communautés éducatives. Les enfants, en intégrant une structure, doivent être assurés de pouvoir grandir sereinement et de pouvoir s’épanouir pour devenir des citoyens et des citoyennes émancipé.e.s.

La Fep-CFDT dans toutes les situations aux côtés des victimes
La Fep-CFDT rejette et dénonce tous les actes de violence. Elle se place aux côtés des victimes directes et indirectes de ces violences. Cela a été le cas à Stanislas ou à Compiègne, c’est le cas aujourd’hui pour Betharram. Concernant ce dernier établissement, la justice doit faire son œuvre et réparer autant que possible les destins brisés. Il faut aussi que la parole des enfants et des équipes éducatives soit entendue par l’administration. L’Éducation nationale doit mettre en place de véritables mesures pour agir en cas de signalements.
Notre organisation, portée par ses valeurs humanistes, agit au quotidien dans un continuum d’actions revendicatives qui visent à faire disparaître définitivement toutes violences et notamment les violences sexistes et sexuelles. Elle porte en son sein la transmission des valeurs républicaines et notamment celles de laïcité, d’égalité et de lutte contre toutes les formes de discriminations.
Au Beau Rameau, les équipes actuelles ne sont pas les héritières de Notre-Dame de Betharram. N’étant pour la plupart pas en poste au moment des faits, les acteurs et actrices de l’établissement renommé suite à une fusion, ont désormais besoin d’un climat de sérénité pour accomplir leurs missions éducatives au service des élèves.
Un ensemble de mesures à mettre en place en toute transparence
C’est portée par ses valeurs et son cahier revendicatif que la Fep-CFDT a agi pour un programme d’Éducation à la vie affective relationnelle et sexuelle solide, qui permette aux enfants et aux adolescent.e.s de grandir dans une relation équilibrée à l’autre. S’appuyant notamment sur le rapport de la Commission indépendante sur l’inceste et les violences sexuelles faites aux enfants (CIIVISE) et sur les nombreuses enquêtes qui peuvent intervenir en milieu scolaire et dans la société (notamment sur celles du Haut Conseil à l’Égalité), ce programme voté par les organisations syndicales le 29 janvier dernier, permettra d’agir sur toutes les discriminations, apprendra aux jeunes à détecter les camarades et les adultes de confiance et à réagir en cas de violences. Il donnera des informations essentielles pour apprendre collectivement et individuellement à se protéger de toutes agressions. Alors que ce programme doit être mis en œuvre à la rentrée scolaire prochaine, le ministère de l’Éducation nationale et les institutions organisant le fonctionnement des établissements privés sous contrat, doivent travailler de concert pour qu’il puisse exister pleinement. A la lumière de l’actualité et des poussées réactionnaires portées par de fausses informations, tout le monde doit comprendre que ces programmes sont d’utilité publique.
La Fep-CFDT a obtenu en juin dernier la mise en place d’un protocole de contrôle des établissements privés sous contrat. Il se met progressivement en place. Alors que madame Borne annonce que 40% des établissements seront contrôlés d’ici deux ans, la Fep-CFDT demande de la transparence dans les procédures et la transmission de tous les résultats. Le contrôle de l’utilisation des fonds publics et de la bonne transmission des valeurs de la République, notamment dans le cadre de l’application des programmes, est l’occasion de déceler des situations problématiques et les dérives de certains établissements. Ils peuvent inviter l’État à s’intéresser plus précisément, ponctuellement, à des structures qui marqueraient des dérapages sévères. Les établissements qui s’affranchissent de la transmission de programmes qui portent les valeurs d’égalité et de lutte contre les discriminations peuvent être le terreau de la reproduction de violences de tous ordres.
Depuis le Comité consultatif ministériel des maîtres de l’enseignement privé du 29 janvier 2025, les personnels de droit public des établissements privés sous contrat disposent du droit à un statut de lanceur d’alerte. Garantissant la confidentialité et l’intégrité des signalements, l’arrêté qui installe ce droit pour les agents, donne un cadre pour protéger toute personne dénonçant des faits graves touchant des membres de leur établissement. Le texte voté par la Fep-CFDT assure d’une complète considération et prise en charge de l’alerte par un collège de déontologie, quelle que soit la personne qui la recueille et qui en fait le signalement. Au-delà de ce nouveau statut, trop souvent des situations d’atteintes aux droits dans des établissements sont remontées et les collègues ne se voient pas assuré.e.s d’une protection fonctionnelle. Celle-ci, quand elle est déclenchée, l’est trop tardivement et parfois elle ne protège qu’en partie les collègues. Diverses actualités ont pu nous montrer que l’administration a fermé les yeux de longues années sur des agissements condamnables. Ce nouveau texte doit être l’occasion de nous donner collectivement la responsabilité de ne rien laisser passer. Les rectorats et les établissements doivent accueillir toutes les remontées et les personnels doivent être sensibilisés et accompagnés dans la découverte de ce nouveau statut possible et de l’ensemble des possibilités qui s’offrent à elles et eux pour faire part de dysfonctionnements.
Nous devons regagner collectivement la confiance que mérite le service public d’éducation et les établissements privés sous contrat qui y ont toute leur place. Quelques établissements ne peuvent continuer à entacher cette confiance essentielle. Cela ne pourra se faire sans une stricte application de l’ensemble de ces textes.