
La rénovation de l’épreuve de contrôle du bac pro toujours dans la panade
Un an après le lancement des groupes de travail, la rénovation de l’épreuve de contrôle du bac pro piétine. Malgré les alertes et les propositions de la Fep-CFDT, l’administration persiste à avancer vers une version minimaliste et peu ambitieuse, qui interroge sur la valeur et le sens de cette épreuve.

Les membres du Cnea se sont réunis le 9 septembre dernier pour un troisième groupe de travail consacré à la rénovation de l’épreuve de contrôle des bacs professionnels. Pour se mettre en conformité avec le Code de l’éducation, les conditions d’accès à cette épreuve seront modifiées dès 2027 : seuls les candidats ayant une moyenne générale comprise entre 8 et 10 sur 20, et une note moyenne coefficientée au moins égale à 10 sur 20 aux épreuves professionnelles E5, E6 et E7, pourront s’y présenter. Restait à redéfinir le contenu de l’épreuve.
Trois scénarios avaient été envisagés en janvier :
- maintenir l’épreuve existante (choix entre humanité ou sciences pour la partie générale et fiche d’activité pour la partie professionnelle) ;
- calquer le modèle de l’Éducation nationale (matière générale uniquement, au choix du candidat) ;
- faire évoluer la note de service en s’appuyant sur le travail d’un groupe d’experts.
La Fep-CFDT avait défendu le maintien d’une dimension professionnelle, ancrée dans le vécu de stage, complétée par une épreuve générale choisie en amont par le candidat. Mais le groupe d’experts promis n’a jamais vu le jour et aucune proposition concrète n’avait émergé jusqu’ici.
Une proposition minimaliste
Loin de reprendre les contributions syndicales, l’inspection a présenté une version simplifiée à l’extrême : une épreuve uniquement professionnelle de 25 minutes, appuyée sur deux expériences vécues et un document rédigé par l’élève.
Trois capacités seraient évaluées :
- se situer dans son projet personnel et professionnel ;
- présenter les enjeux liés aux transitions et leurs incidences sur le projet ;
- s’exprimer.
Cette proposition a suscité de nombreuses réserves. La Fep-CFDT a souligné le caractère réducteur de ces critères : quid d’un élève sérieux mais indécis sur son avenir professionnel ? Est-il pertinent de faire de la capacité d’expression orale un critère décisif pour l’obtention du bac ? Enfin, la question des transitions, certes importante, paraît simpliste au regard du niveau d’analyse attendu dans d’autres épreuves.
Une rénovation sans ambition
Nous déplorons un projet qui semble motivé avant tout par des considérations organisationnelles et qui risquent de vider l’épreuve de contrôle de sa substance. Les enseignants des matières générales s’inquiètent par ailleurs de voir leurs disciplines totalement écartées, alors même que l’épreuve vise des élèves qui ont déjà validé leurs capacités professionnelles.
Sans la présence de l’inspection, ce groupe de travail n’a pas permis d’avancer. Après un an de réunions, la rénovation de l’épreuve de contrôle reste dans l’impasse.