La Fep-CFDT reçue par la nouvelle cheffe de service du SRH

  • Nos audiences sous contrat agricole

La Fep-CFDT avait sollicité ce rendez-vous car les problématiques des agents de l’Enseignement privé ne sont pas toujours identiques à celles de nos homologues du public. Et sans trop revenir sur les éléments systémiques que nous avions soulignés dans l’ouvrage « Couacs en série », nous tenions à rappeler qu’il y avait des marges de progrès pour avoir un service RH de qualité.

La délégation de la Fep-CFDT était représentée par Philippe Caldas, Christelle Chauveau de Blanes, Valérie Queffelec, Boris Genty et Jean-Christophe Leblanc (en visioconférence).

De gauche à droite sur la photo : Valérie Queffelec, Christelle Chauveau de Blanes et Philippe Caldas

En réponse, madame Flora Claquin (nouvelle cheffe de service du SR) affirme :« Mes priorités vont à la poursuite des grands chantiers engagés, je peux citer par exemple les projets de modernisation des outils informatiques de gestion des ressources humaines qui permettront de fluidifier la gestion des dossiers et les élections de la fonction publique. »

« Je tiens aussi à la qualité du dialogue social, et à la prise en compte des sujets de préoccupation des agents. »

Nous sommes donc d’accord sur la nécessité de moderniser et de fluidifier le système. Mais il faut rappeler que la situation des agents de l’Enseignement agricole privé n’est jamais simple, avec des niches permanentes au niveau réglementaire et que le traitement informatique ne fera pas tout. Il faudrait faire évoluer la réglementation et arrêter de traiter l’Enseignement privé comme un monde à part, une sanctuarisation qui nécessite toujours un traitement différencié avec les ennuis afférents à toutes exceptions. L’application «Phoenix» en est un triste exemple: conçue plus spécifiquement pour le privé, elle peine parfois à communiquer avec l’ensemble des autres applications, générant blocages, retards, et parfois même les deux !

 

Dialogue social

Nous avons largement insisté sur toutes les difficultés rencontrées ces dernières années par l’ensemble de la chaîne RH dans le traitement des agents. Nous ne remettons pas en cause le travail des personnels du SRH ou en région ; c’est le système qui est défaillant, par manque d’information ou de formation à tous les niveaux. Pour illustrer notre propos, voici quelques exemples sur lesquels madame Claquin n’a pas nécessairement donné de réponse mais a bien pris note :

• les attestations France Travail non délivrées pour les licenciements au 31/08/2025 ou les démissions qui traînent ;

• des demandes de temps partiel pour l’obtention d’une retraite progressive, non traitées au 01/09/2025, sans qu’il n’y ait de raisons particulières ;

• le supplément familial de traitement pour lequel la Fep-CFDT a pu obtenir un correctif de la note de service car il omettait l’Enseignement privé ;

• les nouvelles procédures d’attestation maladie qui nous semblent désormais complexes et relèvent d’une démarche du salarié et non plus de l’employeur ;

• des retards concernant les résultats des listes d’aptitudes exceptionnelles où il manque des retours d’inspection.

 Pour traiter de ces différentes situations, la Fep-CFDT rencontrait le SRH en bilatérale à l’issue de chaque Commission consultative mixte (la CCM), mais cela s’avère insuffisant. C’est pourquoi, nous avons proposé des rencontres plus régulières et un GT pour travailler sur la méthodologie. Nous regrettons que le processus TICKETING ait été abandonné avant même sa mise en expérimentation en 2025. En effet, il correspondait selon nous à une démarche qualité pourtant adaptée au bon fonctionnement du traitement de situations individuelles ou collectives simples, mais parfois urgentes.

Nous avons aussi souligné un défaut d’information des collègues concernant l’affiliation à la complémentaire santé des agents lors de la contractualisation. Cette procédure mériterait d’être plus précise.

 

Attractivité du métier

La problématique du métier n’est pas de la seule responsabilité du SRH et nécessite une vision commune entre DGER et SRH.

Nous avons rappelé à madame Claquin la nécessité de réfléchir à de nouvelles dispositions pour permettre aux agents d’accéder à la catégorie 2 ou 4 (le nombre d’agents en catégorie 3 ne cessant d’augmenter). Si les listes d’aptitudes ont permis dernièrement à environ 1000 agents de passer en catégorie 2 ou 4, le nombre d’agents en catégorie 3 ne cesse de croître, jusqu’à sans doute représenter la catégorie la plus importante dans l’Enseignement privé, soit environ 1700 agents. Ceci a pour conséquence de limiter l’évolution vers les grades supérieurs (hors classe et classe exceptionnelle) pour les agents actuellement en catégorie 2 ou 4 qui stagnent en milieu de carrière. Nous n’accepterons jamais d’être un enseignement « low cost » alors que l’on nous impose les mêmes exigences pédagogiques. Par ailleurs, les collègues en catégorie 3 mériteraient une formation plus poussée et ce n’est pas les quelques jours en visio proposés dans Tutac qui constituent un élément suffisant au regard des exigences de notre métier, qui par ailleurs est mal reconnu en termes de salaire.

Il faut aussi lutter sur l’inversion de carrière. Lors de la CCM de juillet, le SRH a pris l’engagement de revoir la question des listes d’aptitudes exceptionnelles (LAE) 2020 et celles des lauréats au concours, sur proposition de la Fep-CFDT. Dès la parution du décret, il faudra donc programmer un GT.

La situation des maîtres auxiliaires est aussi préoccupante. Exigeant sur le niveau de recrutement, le Masa l’est beaucoup moins sur la nature des contrats qui s’arrêtent au 30 juin pour ne pas rémunérer les mois de juillet ou août, et sur la prime de précarité non versée pour des personnels pourtant précaires. 

On attend toujours la parution du décret alignant la rémunération des MA sur l’échelle des ACEN. Cette mesure est indispensable, mais il ne faut pas oublier le contexte général et le ressenti vis-à-vis du manque de reconnaissance, de la rémunération des enseignants, construite à partir d’un salaire de base et d’un complément indemnitaire qui va des primes aux briques, pour palier à un point d’indice gelé dans le permafrost budgétaire. Le contexte budgétaire bloque tout, et le reste !

Nous avons par ailleurs insisté sur la situation critique concernant la prévoyance des agents, nous ne tolérerons pas que notre système de protection sociale soit remis en cause, le report des négociations laissant peser une épée de Damoclès sur les agents qui tomberaient dans la précarité en cas d’accident de la vie.

 

           

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