Lettre à la ministre contre la fin des intitulés du DNB en langue régionale

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La Dgesco (Direction générale de l'enseignement scolaire) a envoyé le 20 novembre 2023 aux rectorats et directions d’établissement une note relative au « cadre règlementaire pour l’utilisation des langues régionales dans le cadre du Diplôme national du brevet (DNB)» précisant que dorénavant tous les intitulés seront en français, y compris pour les épreuves composables en langues régionales. Après consultation avec les collègues des écoles immersives, la Fep-CFDT a écrit à la ministre.

Concernant l’épreuve écrite d’histoire-géographique-enseignement moral et civique du DNB, chaque élève peut la rédiger en langue régionale : basque, breton, catalan, corse, créole, gallo, occitan-langue d'oc, langues régionales d'Alsace, langues régionales des pays mosellans, langues mélanésiennes, tahitien, wallisien et futunien. Chaque année, des élèves rédigent d’autres épreuves en langues régionales. Les rectorats concernés font généralement preuve de tolérance pour les épreuves de mathématiques et / ou de sciences, dans l’attente de nouveaux textes.

Cela concerne 54 collèges bilingues français - langues régionales sous-contrat de la métropole. Les collèges immersifs privés du réseau Eskolim sont ainsi touchés : Seaska (basque), Diwan (breton), Bressola (catalan), Calendreta (occitan).

La problématique des intitulés au DNB

La Dgesco, par une note envoyée le 20 novembre 2023 aux rectorats et directions d’établissement, crée des émois, spécialement en Bretagne et au Pays basque. Diverses associations de protection des langues régionales réagissent en envoyant des lettres au ministère.

L’information commence à se diffuser dans les syndicats et les établissements concernés. Interpellée, la Fédération a réuni son réseau de collègues des écoles immersives. Ensemble, ils ont rédigé une lettre envoyée à la ministre, à la Dgesco et à la Daf (Direction des affaires financières) pour s’insurger contre une telle mesure. En effet, « n’avoir que des intitulés en français inciterait les élèves à répondre en français : cela porte donc atteinte à la pratique des langues régionales. De plus, la fin des intitulés en langue régionale constitue un préjudice pour les élèves : ces derniers n’étant pas traducteurs, la fin des intitulés en langues régionales les obligerait à traduire. Une situation d’inéquité apparaît dès lors : obliger les élèves à traduire eux-mêmes les sujets, les énoncés, représente d’une part une perte de temps et, d’autre part, complexifie une tâche déjà lourde, celle de composer en langue régionale ». 

La Fep-CFDT demande à la ministre qu’une uniformité soit réalisée concernant les épreuves du DNB en langue régionale, calquée sur le mieux disant, à savoir :

  • Maintenir la possibilité pour les élèves de rédiger toutes les épreuves en langue régionale (Histoire-Géographie-EMC, Mathématiques, Sciences) ;
  • s’assurer que tous les intitulés de toutes ces épreuves soient bien rédigés en langue régionale, avec la possibilité éventuelle de mettre en dessous de chacun la traduction en français, au nom de l’équité ;
  • garantir que les réponses faites en langues régionales ne seront pas remises en cause ;
  • s’assurer de trouver des correcteurs en langue régionale car l’administration a la responsabilité de faire en sorte que toutes les copies soient corrigées.

Les nouveaux textes à venir en matière du DNB sont l’occasion d’y incorporer ces demandes.

Dernière minute : Cette semaine, la ministre, devant le sénat, parle du DNB en langue régionale.

« Sur la possibilité, donnée puis écartée après que des risques de fraudes et de rupture d'égalité ont été pointés, de formuler les intitulés des sujets au DNB (diplôme national du brevet) dans une langue régionale, la ministre reverra la question, qui est complexe » (Source : Tout educ).

Une réponse indirecte à la lettre de la Fep et celles des associations ·

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