Programmes de maths et de français en cycles 1 et 2 : À revoir

  • Système éducatif et réformes

Le 30 avril, à la Direction générale de l’enseignement scolaire, les fédérations de la CFDT Éducation, Fep et Sgen, se sont opposées au projet des programmes de français et de mathématiques des cycles 1 et 2, lié au Choc des savoirs.

La Fep-CFDT et le Sgen-CFDT ont lu à deux voix une déclaration liminaire contestant, outre ces nouveaux programmes et leur mise en œuvre, le défaut de dialogue social, À consulter ICI 

Un dialogue inexistant

Gabriel Attal, alors ministre de l’Éducation nationale, avait saisi le Conseil supérieur des programmes (CSP) le 8 janvier sur ce sujet. Celui-ci a rendu sa copie en avril. La Fep et le Sgen ont dénoncé le fait, qu’une fois de plus, aucune évaluation des anciens programmes n’avait eu lieu. De même, il n’y a eu aucune consultation des syndicats avant la rédaction du projet. Et cette réunion à la Dgesco n’ayant duré qu’une heure trente, pour tous les syndicats du privé et du public, aucun dialogue de fond, aucune proposition sur des points précis du programme n’a pu se faire. De plus, les dates de la consultation ouverte aux personnels ? du mardi 16 avril au lundi 13 mai – sont insatisfaisantes : en raison des vacances et des ponts, le temps pour s’exprimer est réduit. Sans parler des questions qui sont, une fois de plus, téléguidées.

Des contenus à revoir

Centrer le travail scolaire sur les maths et le français, c’est oublier qu’avant de pouvoir entrer dans les apprentissages, l’enfant a besoin d’une sécurité psycho-affective, de se sentir en confiance, de trouver sa place dans un collectif. De plus, ces programmes ne font pas le lien avec le Socle commun de connaissances, de compétences et de culture, qui, du reste, doit être refondé pour la rentrée 2025. L’ensemble manque donc de cohérence. Par exemple, pour le cycle 2, l’approche de la lecture par le décodage uniquement est problématique, d’autant que de nombreuses études montrent que l’élève doit travailler la compréhension en même temps. De même, des objectifs fixés auparavant au CP sont basculés à partir de 4 ans. On peut s’inquiéter de la faisabilité des programmes. De plus, ceux-ci sont avant tout prescriptifs, avec des objectifs à atteindre, et l’exposé de méthodes imposées, dignes de documents d’accompagnement. Ils font fi des classes multi-niveaux ou des élèves à besoins éducatifs particuliers pas encore « diagnostiqués », et vont donc fabriquer des inégalités.

Une mise en œuvre contestable

Ces nouveaux programmes seront effectifs à la rentrée 2024. Or, les projets actuels vont probablement être un peu modifiés avant d’être présentés à la commission spécialisée du 29 mai. Lors de ce groupe de travail, la Fep et le Sgen feront le plus de propositions possible pour tenter de faire modifier les textes. Le projet final sera alors soumis à l’avis du Conseil supérieur de l’éducation le 6 juin. Ensuite, le texte pourra paraitre au Bulletin officiel, pour une mise en place à la rentrée de septembre. C’est oublier que les enseignants doivent avant tout s’approprier les programmes.  Veut-on faire travailler les personnels pendant les vacances · Et quelle formation pour les accompagner dans cette appropriation, sachant que la totalité de leurs heures de formations est déjà réalisée ·

 

Photo : Damien  GILLOT de la Fep-CFDT - Dominique BRUNEAU du SGEN-CFDT / CFDT Education, Formation, Recherche Publiques

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