
Épreuve de contrôle : une rénovation laborieuse
Les membres du CNEA (Conseil National de l’Enseignement Agricole) se sont réunis en groupe de travail pour la seconde fois en trois mois afin d’évoquer la rénovation de l’épreuve de contrôle du bac professionnel. Une réunion laborieuse qui n’a pas permis d’envisager des scénarii concrets.

Le dernier groupe de travail sur l’épreuve de contrôle des baccalauréats professionnels, en octobre dernier, avait fait l’effet d’une bombe. Petit rappel des faits… Depuis 2022, le Code de l'éducation (article D 337-78) précise que les candidats qui ont obtenu une moyenne générale au moins égale à 8 et inférieure à 10/20 ainsi qu'une note moyenne au moins égale à 10/20 aux épreuves professionnelles (soit E5, E6, E7) sont autorisés à se présenter à l'épreuve de contrôle. Actuellement, dans l’enseignement agricole, seules les notes de E7 permettent l'accession aux épreuves de contrôle, il fallait donc se mettre en conformité avec le Code de l'éducation qui s'impose à nos formations agricoles. Parallèlement, l’inspection proposait de faire passer l'épreuve E5 en CCF (contrôle en cours de formation) alors qu’il s’agit actuellement d’une épreuve terminale ! Une annonce très mal reçue alors que certaines spécialités des baccalauréats professionnels viennent à peine d’être rénovées et se préparent à leur première session d’examen.
Après ce groupe de travail houleux, les organisations syndicales étaient donc dans l’expectative à l’ouverture de ce nouveau groupe de travail.
Pour se mettre en conformité avec le Code de l’éducation, les nouvelles conditions d’accès (moyenne E5, E6 et E7) sont désormais actées même si cela va réduire de moitié le nombre de candidats qui pourront se présenter aux épreuves de contrôle (et également réduire de moitié le nombre de candidats qui obtiendront leur diplôme à l’issue de cette épreuve). La Fep-CFDT a insisté pour que la moyenne de ces trois épreuves reste coefficientée car cela pénaliserait moins d’élèves. Ce nouveau groupe de travail avait ensuite pour objet d’échanger sur le contenu et le déroulé de l’épreuve de contrôle avec 3 possibilités :
- Conserver l’épreuve à l’identique (choix entre humanité ou science pour le général et fiche d’activité pour la partie pro),
- Copier le modèle de l’Éducation nationale (choix de la discipline en matière générale),
- Ou faire évoluer notre note de service en s’appuyant sur le travail d’un groupe d’experts, cette dernière option étant fortement poussée par la DGER (Direction générale de l’enseignement et de la recherche).
Mais voilà, alors que l’on s’attendait à des propositions concrètes d’évolution pour cette épreuve, l’administration rend copie blanche ! Chaque participant y allant de sa proposition plus ou moins réaliste, sans prise en compte des possibilités de réalisation par le service des examens ! De son côté la Fep-CFDT souhaite le maintien d’une partie professionnelle s’appuyant sur le vécu de stage du jeune ainsi qu’une épreuve générale dont la discipline pourrait être choisie par le candidat en amont. Mais aucun scénario concret validé par le service des examens n’a émergé de cette réunion. Quant à la création d’un groupe d’experts : la question de la représentativité des organisations syndicales a posé problème et la DGER a finalement convenu de convoquer, à un prochain groupe de travail, l’ensemble des membres du CNEA ainsi que des experts, que chacun souhaiterait proposer. Espérons que l’administration viendra avec de la matière afin d’avancer sur ce sujet au risque sinon d’attendre encore longtemps avant de se mettre en conformité avec le Code de l’éducation. Et qui sait d’ici là, peut-être que le Code aura changé !