Les trois raisons de la colère des enseignants

Travailler beaucoup plus pour gagner un peu plus…

Au départ, le projet est réaliste : conscient du manque d’attractivité du métier, de l’effondrement du pouvoir d’achat des enseignants, du décalage avec les autres pays de l’OCDE et les autres agents de la fonction publique d’État, le président de la République annonce une augmentation des salaires de 10%. Au final, la revalorisation sans condition (le socle) est très insuffisante et ne tient pas compte d’une charge de travail déjà conséquente. La Fep-CFDT refuse la philosophie du pacte, qui ressert l’idée de travailler plus pour gagner plus, accentue les inégalités entre les femmes et les hommes, entre les enseignants du primaire et du secondaire, la mise en concurrence des collègues…

Travailler et subir les réformes

La Fep-CFDT ne se satisfait pas de la réforme de la voie professionnelle. Elle dénonce à la fois le fond et les conditions de la mise en œuvre, particulièrement dans l’enseignement privé sous contrat. Les 12 mesures présentées le 4 mai ne sont pas propres à améliorer les conditions de travail des professeurs et la réussite des élèves. L’état d’épuisement de nombreux collègues, l’incertitude sur l’avenir de nombreuses formations, les risques pour l’emploi des enseignants, créent un climat insoutenable pour une profession dont le sens du métier s’effiloche réforme après réforme.

Travailler plus longtemps… Et cotiser encore un peu plus !

Depuis le 10 janvier, ce sont des millions de personnes qui se sont mobilisées, lors de 13 journées historiques, pour manifester leur refus de la réforme des retraites. Face à l’entêtement du gouvernement, le projet de loi, qui sera débattu le 8 juin à l’Assemblée nationale, est une réelle opportunité de voir les 64 ans retirés.
Pour les enseignants du privé, l’addition sera encore plus salée. Leurs cotisations vont augmenter pour financer leur régime additionnel de retraite, initialement mis en place pour aligner leur pension avec celle des enseignants du public.

Appel à la mobilisation les 31 mai et 6 juin

Le gouvernement organise avec les syndicats des concertations, mais leur contenu est vite balayé au profit de mesures préparées à l’avance. Jamais le dialogue social n’a autant été vidé de son sens.

La Fep-CFDT appelle les enseignants et les enseignantes à se mobiliser les 31 mai et 6 juin et à rejoindre les actions locales

• Pour une vraie revalorisation des salaires des enseignants
• Pour une autre réforme du lycée professionnel
• Pour retirer la réforme des retraites
• Pour que l’État finance le régime additionnel des retraites.