Formation initiale : un projet de réforme inquiétant

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Vendredi 17 mai, le ministère a réuni les syndicats de l’enseignement privé afin d’exposer la réforme de la formation initiale, de répondre aux questions et d’entendre les points de vue.

D’abord a été exposé le déjà connu projet de réforme (lire notre article) complété par peu d’éléments nouveaux. L’ensemble reste toujours flou ce qui est inquiétant car la réforme doit se mettre en place dès la rentrée. Les organisations syndicales, notamment la Fep-CFDT, ont vivement réagi.

Une réforme pleine d’incertitudes

Les lauréats en première année de master ENSP (Ecole normale supérieur du professorat) effectueront des stages d’observation, sans être en responsabilité, ils ne seront donc pas sur des moyens d’enseignement. En revanche, les lauréats en master 2 seront eux sur des moyens d’enseignement, à hauteur de 50%. Le fait que les stagiaires puissent observer tous les niveaux est en réflexion, de même une éventuelle hausse de la rémunération des tuteurs. Quant au choix des formateurs parmi les enseignants, c’est au recteur de les recruter sur des critères non encore connus. A ce jour, les formateurs actuels seraient prioritaires. Ils bénéficieraient d’une sorte de décharge ou mise à disposition de 3 ans renouvelable, avec des heures pondérées. Ces idées sont-elles compatibles avec le statut des enseignants de l’enseignement privé sous contrat · Ensuite, la titularisation se fera en fin de master, via une inspection et la soutenance d’un mémoire d’analyse réflexive sur la pratique. L’obtention du master sera-t-elle une condition de titularisation · De même, si un lauréat au CRPE (Concours de recrutement des professeurs des écoles) ayant validé son admissibilité par le contrôle continu de sa licence échoue à l’oral, bénéficiera-t-il de son admissibilité l’année suivante · Pour combien de sessions ·

Quant au calendrier, il y aura un module en licence 3 dès la rentrée 2024, avec une première session du nouveau concours à la session 2025. L’ouverture des masters ENSP se fera à la rentrée 2025. Au printemps 2027, la période transitoire sera terminée, seul sera pris en compte le nouveau concours.

Il a enfin été question de la création d’un Conseil national de la formation initiale, présidé conjointement par les ministères de l’Éducation nationale et de l’Enseignement supérieur afin de définir les objectifs nationaux, arrêter les maquettes, évaluer la mise en œuvre de la réforme.

Le message critique de la Fep-CFDT

La Fep-CFDT a exprimé son inquiétude sur la diminution des heures disciplinaires pour les stagiaires, en soulignant cette évidence : plus un enseignant maîtrise sa matière, plus il fait autorité dans sa classe.

La Fep-CFDT s’est montrée aussi très ferme sur les mauvaises conditions du dialogue social. Aucun document n’a été fourni avant, pendant et après la réunion. La Fep-CFDT dénonce une forme d’hypocrisie car les syndicats basent leur réflexion sur un document ministériel qui a « fuité » courant mars. La Fep-CFDT a donc demandé, non seulement son envoi officiel, mais aussi des exemples d’épreuves des nouveaux concours qui commencent à fuiter eux aussi. L’administration est restée silencieuse.

La Fep-CFDT a revendiqué la nécessité que tous les enseignants formateurs – vacataires ou en décharge – soient reconnus pour leurs fonctions par un titre : un master Meef (Métiers de l’enseignement, de l’éducation et de la formation) ou une agrégation, et que cela soit un critère prioritaire de sélection pour le rectorat.

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