
declaration liminaire Fep-CFDT cse 5 juin 2025
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Lors du Conseil supérieur de l’éducation (CSE) du jeudi 5 juin 2025, la Fep-CFDT s’est exprimée avec ses collègues de la CFDT Éducation, Formation, Recherche Publiques sur deux sujets majeurs pour notre fédération : apprentissage et formation initiale. Si des avancées sont relevées pour le premier, les critiques restent vives pour le second.
La première partie de la séance a donné lieu à l’adoption d’un projet de décret relatif aux règles de versement pour la prise en charge des contrats d’apprentissage, dans une logique de bonne gestion des deniers publics, modifiant l'application de l’article L. 6332-14 du code du travail, en référence à l’article 192 de la loi n°2025-127 du 14 février 2025 de finances pour 2025.
Il s’agit d’une révision des modalités de versement des niveaux de prise en charge du contrat d’apprentissage en prévoyant un versement de ces derniers au prorata temporis journalier et la création d’un solde de 10 % versé après constatation de service fait à compter du 1er juillet 2025. Un calendrier de versement spécifique avec de nouvelles modalités se substituera à l’actuel (3 versements pour les contrats d’au moins un an, et 2 pour les contrats de moins d’un an) et le principe du « tout mois commencé est dû » ne sera plus appliqué. En outre, une participation obligatoire de 750 € est créée pour les entreprises qui emploient des apprentis préparant un diplôme ou titre à finalité professionnelle équivalent au moins au niveau 6 du cadre national des certifications professionnelles. Lorsqu’un nouveau contrat d’apprentissage est conclu avec un autre employeur à la suite d’une rupture anticipée du contrat initial, le montant de la participation de l’employeur est réduit à 200 €.
La CFDT s’est positionnée en faveur de ce projet assurant une meilleure soutenabilité des apprentissages. Cependant, la Fep-CFDT ainsi que la CFDT Éducation, Formation, Recherche Publiques militent pour un chantier supplémentaire sur la qualité de vie – pour améliorer l’accompagnement des maîtres de stage, en demandant notamment des livrets d’accompagnement.
Concernant la formation initiale, la Fep-CFDT s’est exprimée en deux temps.
D’une part, dans une déclaration liminaire la Fep-CFDT rappelle que le « gouvernement a réformé la formation initiale par rapport au prisme de l’attractivité et non pas par rapport aux enjeux et aux attentes sociales du service public d’éducation. Et à vouloir passer la réforme, avec le moins de consultation possible, le gouvernement s’éloigne de plus en plus de l’objectif fixé. Est-il attractif de limiter le nombre d’entrées en Licence professorat des écoles ? Est-il attractif de contraindre un lauréat à rester dorénavant en poste deux années vers son institut de formation ? Est-il attractif de contraindre un lauréat à s’engager 4 ans dans la fonction publique, d’autant qu’il est impossible pour un enseignant du sous contrat de travailller dans une autre fonction publique ? Est-ce améliorer le service public d’éducation que de ne pas donner assez de temps au Master M2E à l’ingénierie pédagogique ? (….)
Au final, Ces mesures montrent l’impuissance de l’administration à rendre le métier plus attractif, certainement car elles sont verticales. C’est un vrai travail avec tous les personnels de terrain qui est nécessaire, rendant aux enseignants la reconnaissance sociale qu’ils devraient avoir, autant au travers de mesures respectueuses de leur métier et de leurs conditions de travail, que d’une vraie revalorisation ».
D’autre part, la Fep-CFDT s’est adjointe à la CFDT Éducation, Formation, Recherche Publiques dans un vœu intersyndical avec la FSU, l’UNSA, le SNALC, la CGT et SUD éducation pour alerter la ministre sur « la lourdeur de la deuxième année de formation des futur·es lauréat·es du master d’enseignement et d’éducation. Le cadrage des maquettes prévoit en effet un service à mi-temps devant élèves en plus de la formation (…). La charge de travail induite est considérable et ne tient pas compte des activités de corrections, de préparations des cours, d’échanges entre pairs. Le CSE demande que toute solution visant, a minima, à réduire la prise en charge de classe soit étudiée pour dégager du temps nécessaire aux tâches multiples et invisibles, particulièrement chronophages à l’entrée dans le métier, et pour y associer une réflexion. Dans le cadre de la formation initiale, les fonctionnaires stagiaires ne devraient pas être considéré·es comme moyens d’enseignement pendant leur stage en responsabilité ».
Photo : Judith Volcot.