Evolution des effectifs de l’Enseignement agricole

  • Conseil National de l’Enseignement Agricole (CNEA)

Une analyse des chiffres sur les effectifs montre l'évolution et l'embellie de l'Enseignement agricole.

Pour l’année scolaire 2024/2025, les effectifs élèves et apprentis de l’Enseignement agricole (EA) enregistrent une nouvelle hausse (+1,2%), soit une progression de + 7% en 5 ans et + 5% en 10 ans, alors que la démographie scolaire baisse et que l’Éducation nationale enregistre un recul de 0,4%. Cette augmentation résulte donc d’une politique d’attractivité et de communication.

L’Enseignement agricole a ainsi rattrapé la baisse des effectifs qu’il avait connu dans les années 2010 (-6% entre 2013 et 2019). Cette année, la hausse est significative dans la voie scolaire (+1,3%) alors que les années précédentes, elle était portée par la progression de l’apprentissage (+1,6% cette année après des hausses de 5 et 8 % les années précédentes). Les effectifs de l’Enseignement supérieur progressent également de +0,5%.

Si l’on regarde les chiffres par champs professionnels, la « production », secteur stratégique dans le cadre du renouvellement des générations en agriculture, enregistre une hausse de +0,8% (+2,9% l’an passé). C’est le champ le plus important avec 31% des effectifs. Le secteur « Service » progresse de +0,7%, une hausse portée par la voie scolaire (contrairement à la production). La « Transformation agro-alimentaire » poursuit son recul avec une baisse de -5,4% malgré une progression des effectifs par apprentissage.

L’analyse par secteur montre que les effectifs progressent de +2% dans le privé (+1,8% Cneap / + 2,3% Unrep / +2,5% MFR). Ainsi, le privé scolarise 56% des effectifs, tant en voie scolaire qu’en apprentissage. L’Enseignement public enregistre une hausse de +0,4% et scolarise 44% des effectifs (hausse portée par l’apprentissage).

Enfin, l’étude des chiffres par niveau de formation montre une belle progression de +3,8% en collège alors que les effectifs baissent à l’EN, en lien avec le repli démographique. Un résultat de bon augure car souvent les élèves restent dans l’EA d’après les enquêtes du Masa. Les effectifs augmentent également de +2,6% en Capa/CAP/BPA (augmentation portée par la voie scolaire) et de +0,8% en bac pro et brevet professionnel (équilibrée entre voie scolaire et apprentissage), ce qui reste encourageant au regard du renouvellement des générations et du besoin d’emploi des champs professionnels. En revanche, les effectifs stagnent en filière générale et technologique (-0,4%), avec une baisse plus notable dans le public par rapport à une stabilité dans le privé. Les effectifs ont tendance à progresser dans la filière « générale » mais baissent en « bac techno » (-2%). Toutefois, les effectifs chutent moins qu’à l’EN (-1,3%) qui subit davantage la baisse démographique dans les filières générales technologiques. Une des explications serait les bons effectifs de 3e dans l’EA qui poursuivent leur scolarité dans nos établissements. Les BTSA sortent la tête de l’eau avec une hausse de +1,8% toujours portée par l’apprentissage même si cette année, la baisse de la voie scolaire est moins importante. Enfin, les effectifs en certificat de spécialisation (CS) chutent de -13,8%.

Si l’on regarde les effectifs par région sur 3 ans, les DROM-COM progressent fortement (+ 13,2% à Mayotte, +10,6% à la Réunion, + 10,4% en Polynésie) ainsi que dans certaines régions de France métropolitaine : +5,8% en Pays de la Loire, +5,1% en PACA, +4,4% en Normandie alors que seule la région Grand-Est enregistre un recul de -1,1%.

 

L’analyse de la Fep-CFDT

Dans un contexte démographique défavorable, l’Enseignement agricole fait plus que résister et nous pouvons nous réjouir de cette reconnaissance des familles vis-à-vis de notre qualité d’enseignement et d’accompagnement. L’Enseignement privé prend toute sa part dans ces bons résultats et cela malgré des obligations de service plus contraignantes et un traitement de l’administration qui n’est pas toujours à la hauteur des efforts sur le terrain.

Mais cette hausse des effectifs s’appuie en grande partie sur la progression de l’apprentissage. C’est pourquoi la Fep-CFDT a redemandé à la DGER la planification d’un groupe de travail afin de clarifier les conditions d’enseignement en mixité.

Le point fort de l’EA reste l’accueil en collège et en Capa, des classes où nous accueillons de plus en plus d’élèves à besoins éducatifs particuliers. Si les enseignants sur le terrain portent ces jeunes, ils s’épuisent aussi face aux démarches administratives et au manque de moyen et de reconnaissance pour pouvoir les accompagner correctement. La Fep-CFDT souhaite une réflexion autour d’une amélioration des conditions de travail des enseignants dans ces classes, qui pourrait prendre différentes formes :

  • des seuils de dédoublement ou d’ouverture plus bas pour garantir des classes à petits effectifs, gage de réussite et d’un accompagnement de qualité pour raccrocher ces jeunes,
  • une amélioration du statut des AVS afin de les pérenniser et de les former, car parfois nous n’avons même pas assez d’AVS au regard des handicaps et des notifications MDPH,
  • une formation accrue des enseignants sur la didactique vis-à-vis de ces publics en difficulté,
  • une forme de reconnaissance du travail d’accompagnement que réalisent les enseignants dans ces filières, reconnaissance qui pourrait prendre la forme d’une prime ou d’un coefficient horaire plus élevé à l’image du 1,25 en BTS.

Pour pérenniser les bons chiffres de l’Enseignement agricole, il ne faudra pas oublier que l’attractivité pour les enseignants mais aussi pour les jeunes, passe par des conditions de travail et d’accueil satisfaisantes.

 

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