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Programmation des concours de l'enseignement agricole

Publié le 07/07/2023

Comme chaque année, la DGER avait donné rendez-vous aux organisations syndicales pour examiner la programmation des concours internes et externes pour les 3 années à venir. La rencontre, en présence de l’Inspection, a aussi permis de dresser un premier bilan de la session 2023, après l’entrée en vigueur de la réforme des concours...

Un bilan incomplet...

Comme nous l’avions demandé, l’administration nous a livré quelques chiffres sur la campagne de recrutement et de promotion de 2023. Une première qu’il convient de saluer. Toutefois, nous avons souligné en séance qu’un tel bilan, même s’il donne des éléments intéressants, n’est pas de nature à bâtir une vision éclairée de l’évolution des concours et surtout à apporter une réponse au manque d’attractivité des concours. Tout d’abord parce que les informations ne portent que sur 2023. Un retour sur les dernières années aurait été plus pertinent. Ensuite parce que ce bilan brut ne prend pas en compte un certain nombre d’éléments plus subjectifs comme la concurrence du plan de requalification ou encore la difficulté de l’année de formation post-concours. Consciente de ces limites, la DGER s’est engagée à élargir la réflexion dans un avenir proche avec des données plus complètes. Par ailleurs, notre demande de bilan de la formation post concours a été entendue. A l’instar du GT Tutac (lire par ailleurs sur notre site), un groupe de travail tripartite entre les organisations syndicales, l’administration et les opérateurs de formations (Ifeap et Unrep) sera programmé dans les mois qui viennent.

...et des résultats mitigés.

Le bilan chiffré s’inscrit dans un contexte de réforme des concours externes. Pour rappel, l’externe offre maintenant deux possibilités de recrutement : l’une classique, la voie A, calquée sur l’Éducation nationale à M2 (Bac +5) ; l’autre, la voie B, spécifique à l’enseignement agricole, à L3 (Bac+3) avec affectation à l’ENSFEA de Toulouse pendant 2 ans pour être formé, et le cas échéant, y obtenir un Master 2. Les premiers chiffres montrent un taux d’attractivité global de plus de 120%, avec des pics notables pour certains concours de la voie B (agroéquipement notamment). Bien sûr ces résultats encourageants devront être confirmés lors des prochaines sessions mais c’est tout de même de bonne augure. En revanche, comme nous le craignions, la désaffection du concours interne est réelle. En effet, celui-ci affiche un taux d’attractivité de 60% seulement. Très loin des standards habituels. Et quoiqu’il en soit, ces chiffres ne tiennent pas compte de la possibilité pour 100% des lauréats de l’externe et pour plus de 35 % des lauréats de l’interne d’opter pour l’enseignement public puisqu’ils ont réussi les deux concours.

Une programmation au plus près de la réalité.

La définition des critères de programmation aurait dû idéalement, dans le projet de l’administration, faire l’objet d’une concertation avec les représentants des personnels. Pour des questions de calendrier, cela n’a pas été possible. Mais l’administration a rappelé que ces critères pouvaient évoluer. Quoiqu’il en soit, la méthode, exposée en séance, se base sur les départs supposés en retraite des agents, répertoriés discipline par discipline. Ce qui permet de hiérarchiser les besoins et proposer une offre au plus près des réalités des établissements. Le tableau de programmation intègre donc des modifications de disciplines pour 2024 avec l’ajout de la biologie-écologie en catégorie 2 interne ou encore de Lettres-Histoire interne et externe en catégorie 4. Le tableau consolidé fera l’objet d’une communication ultérieure.

La question de l’entrée dans le métier et des possibilités de promotion...

Au-delà du prévisionnel pour 2024, cette réunion a aussi été l’occasion pour la Fep-CFDT de rappeler que rendez-vous avait été pris à l’occasion de ce groupe de travail pour traiter plus globalement de l’entrée dans le métier et des possibilités de promotion. La DGER nous ayant récemment fait savoir sa volonté d’organiser une concertation public/privé, nous avons salué en séance notre intérêt pour une telle rencontre. Non sans avoir souligné que le tableau présenté illustrait parfaitement la situation paradoxale dans laquelle l’enseignement agricole se trouve en matière de recrutement. Puisque même si la règlementation prévoit une entrée dans le métier par concours, les volumes de postes offerts ne permettent en rien de l’appliquer. Le décret 89-406 (articles 49, 49.1, 49.2 et 9) est dévoyé depuis des années puisque l’essentiel des entrées se fait sur titres en catégories 3. Avec toutes les conséquences néfastes que l’on connait, pour les collègues eux-mêmes mais aussi pour l’ensemble du système. Voilà de quoi nourrir les échanges au sein du groupe de travail dont la date sera bientôt connue...