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Formation initiale : un projet flou et inquiétant

Publié le 17/04/2024

C’est sans rencontre avec les syndicats du public et du privé, INSPE, associations disciplinaires qu’est sortie en mars la présentation des écoles normales du XXIe siècle. Il constitue la base des annonces présidentielle et ministérielle d’avril. La Fep-CFDT réagit.

La réforme de la formation est l’un des trois moyens proposés par le ministère pour accroître l’attractivité du métier. Fin septembre 2023, trois thématiques sont alors exposées pour tenter de parvenir à cet objectif : la formation, les perspectives de carrière et les conditions de travail. (Lire l’article ICI). La réunion sur la formation initiale s’est tenue le mercredi 22 novembre. Seul le MEN est présent laissant une multitude de questions sans réponse. Le MESR devait être associé et rendre sa copie en janvier. Il a fallu attendre avril.

De quoi s’agit-il ?

Les étudiants devraient suivre leur cursus dans les Écoles Normales du XXIe siècle appelées Écoles normales supérieures du professorat (ENSP). Ils suivraient d’abord, lors du cycle préparatoire, une licence. Dorénavant, le concours se passerait à bac + 3. Une fois obtenus, les lauréats devraient passer, dans un cycle supérieur, un Master mention « École Normale Supérieure du Professorat ». Ils seraient sous statut : élève fonctionnaire la première année (1400 euros net/mois, abaissé à 900 euros par Emmanuel Macron) sur la grille des contractuels, et fonctionnaire stagiaire la deuxième année (1800 euros net/mois) sur la grille des certifiés. Il faudrait valider le Master pour être titularisé. Le M1 serait constitué de 37,5% (1,5 jour par semaine) de stage d’observation et de pratique accompagnée (SOPA), 25 % de pratique et d’enseignements professionnels, 37,5% d‘approfondissements universitaires disciplinaires et optionnels. Le M2 serait constitué de 50% (2 ,5 jours par semaine) de mise en responsabilité avec un mémoire sur la pratique, 20 % de pratique et d’enseignements professionnels, 30 % d‘approfondissements universitaires disciplinaires et optionnels.

Il est précisé que « le parcours sur 5 ans est réglé sur un référentiel de compétences décliné en maquettes nationales avec un degré de granularité très fin. L’inspiration est celle des études médicales et des BUT (maquette nationale) ».

Un parcours différencié entre les premier et second degrés

Pour le premier degré. Le parcours type de l’externe pour 80% de la cohorte se ferait dans une licence mention « préparation au professorat des écoles » - LPPE. Les cours se feraient apparemment sur le modèle des licences PPPE, en lycée par des enseignant du MEN et à l’université. Si les étudiants réussissent des tests standardisés en L1 et L2 conçus par le ministère et qu’ils obtiennent le Licence, ils seront exemptés des épreuves écrites d’admissibilité. Les autres et ceux des licences classiques (20% de la cohorte) passeraient toutes les épreuves.

Pour le second degré. Le parcours type se ferait dans une licence disciplinaire classique à l’université dans les ENSP. Il y aurait des modules spécifiques en L2 et L3, empiétant sur le disciplinaire.