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Insatisfaction après les annonces présidentielles sur le lycée professionnel

Publié le 11/05/2023

Les annonces faites le 4 mai par Emmanuel Macron ne satisfont pas la Fep-CFDT qui rejette dans leur ensemble les mesures concernant les personnels.

Mise en place d’un dispositif de lutte contre le décrochage scolaire, création d’heures de soutien en petits groupes à la rentrée 2023, renforcement des PFMP en terminale pour les jeunes voulant s’insérer dans le milieu professionnel et accompagnement par Pôle emploi (France Travail), renforcement scolaire pour les élèves voulant poursuivre leurs études ou systématisation de la proposition d’année de spécialisation professionnelle post-bac… En attendant les précisions, un grand nombre de ces annonces sont positives pour les élèves.

Mais d'autres annonces sont vues très négativement par la Fep-CFDT : la gratification ne peut pas être la solution à un manque d’attractivité ou d’investissement des jeunes. La Fep est aussi formellement opposée à la généralisation des interventions de professeurs associés. Elle est également contre une carte des formations qui, tenant davantage compte des territoires et ancrant donc nécessairement les élèves de LP dans un territoire, entraînerait une forme de déterminisme social.

Non au pacte spécial lycée professionnel

Du côté des enseignants et enseignantes, l’introduction d’un pacte spécial lycée professionnel est une ligne rouge qu’il ne fallait pas franchir. En effet, si celui-ci reconnaît des missions déjà réalisées, comme la concertation, il vise aussi à en introduire d’autres, comme la dispense d’enseignements optionnels, le soutien ou la consolidation en terminale. Et comme les professeur·e·s ne pourront pas choisir parmi les missions proposées, le pacte devant être pris dans son ensemble, il faudra en assurer davantage pour voir reconnues celles déjà réalisées. Pour la Fep-CFDT, cette proposition est une atteinte à peine déguisée aux obligations règlementaires de service, car elle induirait un temps de face à face élèves allant systématiquement au-delà des 18 heures hebdomadaires. Pour le président de la République, les enseignants et enseignantes de lycées professionnels doivent travailler plus. C’est une mesure qui va à l’encontre de toutes les informations concernant le temps de travail réel des enseignant·e·s, de la réalité du terrain et des indicateurs qui montrent leur épuisement.

Silence concernant le privé sous contrat

Certaines des mesures annoncées semblent difficilement transposables aux lycées professionnels privés sous contrat. Emmanuel Macron entend par exemple donner plus d’autonomie aux chef·fe·s d’établissement pour l’organisation et notamment dans la mise en œuvre du pacte. Il a aussi parlé de mobiliser des conseils pédagogiques ou des CNR locaux pour lutter contre le décrochage scolaire ou améliorer l’insertion professionnelle. Instances qui n’existent pas pour le privé. La Fep-CFDT n’a cessé de revendiquer l’obligation d’instaurer une instance pédagogique de concertation dans tous les établissements privés sous contrat.

Financement des plateaux techniques pour leur modernisation, mentorat, création d’un bureau des entreprises dans chaque établissement… autant d’annonces qui ne pourront pas être mises en place dans le privé comme elles le seront dans le public. La Fep-CFDT revendique des groupes de travail réguliers au ministère, spécifiques au privé, pour évoquer ces sujets. Enfin, le président de la République a annoncé la fermeture de filières peu insérantes. Cela aura des conséquences pour les enseignant·e·s du privé sous contrat qui, contrairement à leurs collègues du public, risqueront de se retrouver au chômage si elles et ils ne trouvent pas à se reconvertir. À ce sujet, des protocoles précis devront être établis en association avec les représentant·e·s des personnels.

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