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La Fep-CFDT revendique une véritable inclusion scolaire

Publié le 30/01/2024

L’inclusion scolaire des élèves en situation de handicap est inscrite dans la loi depuis 2005. Mais elle se met en place difficilement dans les établissements. La Fep-CFDT se bat pour une réelle inclusion.

La loi de 2005 reconnaît à tout enfant le droit d’être inscrit en milieu scolaire ordinaire mais la réalité bute sur le manque de moyens financiers et humains. Or l’intégration de tous les enfants doit se faire dans le respect des besoins et des capacités de chacun. A la rentrée 2023, 23% des enfants en situation de handicap n’avaient aucune heure de scolarisation, selon l’Unapei (Union nationale des associations de parents d’enfants inadaptés). La Fep-CFDT revendique une inclusion scolaire au plus près des lieux de vie des enfants accompagnés ainsi qu’une accélération du traitement des dossiers.

AESH : des moyens humains insuffisants 

A la rentrée 2023, on comptait 132 000 accompagnants d’élèves en situation de handicap (AESH) pour 430 000 élèves accueillis à l’école, soit un AESH pour trois élèves. En rapportant ce chiffre à une semaine de 24h pour un élève de primaire, un AESH peut donc accompagner un élève 8h en moyenne. Cependant, certains élèves requièrent plus d’heures qu’ils n’en obtiennent par manque de personnel. La Fep-CFDT demande une inclusion scolaire construite avec l’ensemble des acteurs, notamment territoriaux, qui interviennent dans le parcours de l’enfant.

Des enseignants surchargés et insuffisamment épaulés 

La Fep-CFDT réclame que les enseignants et les AESH reçoivent une formation pédagogique solide sur les enjeux de l’inclusion et à la conception universelle des apprentissages, et ce tout au long de la carrière.

Les enseignants se plaignent, non sans raison, d’une surcharge de travail liée à l’accueil d’élèves en situation de handicap, dans des classes dont le nombre d’élèves n’a pas varié. La Fep-CFDT demande une diminution des effectifs par classe afin de mieux répondre aux besoins de tous les élèves.

Le temps de travail en dehors de la classe est lui aussi augmenté par les injonctions administratives du système éducatif (projets individuels et collectifs autour des élèves pour ne citer que ceux-ci). La Fep-CFDT demande une reconnaissance de cette augmentation du temps de travail.

Les enseignants se sentent bien souvent impuissants et démunis pour répondre à l’ensemble des besoins de ces élèves. La Fep-CFDT demande des temps et des espaces de dialogue professionnel institutionnalisés et reconnus entre les partenaires pour échanger, dialoguer et co-construire l’inclusion au plus près des besoins des élèves.

Pour un accompagnement au plus près des besoins 

Il n’y a pas assez d’enseignants spécialisés dans les établissements ordinaires et pas assez de structures spécialisées dans les écoles. La Fep-CFDT réclame la mise en place dans les établissements d’espaces adaptés pour répondre à l’ensemble des besoins, temporaires ou permanents.

En outre, les enfants en situation de handicap ont souvent besoin d’accompagnements thérapeutiques, sociaux ou éducatifs. La Fep-CFDT demande la mise en place de partenariats en équipes pluri-professionnelles allant au-delà du champ de l’Éducation nationale.

Pour une adaptation des programmes et contre une orientation souvent subie

 L’Education nationale a du mal à prendre en compte la réalité des besoins et des compétences des élèves en situation de handicap. Chacun d’entre eux a des besoins spécifiques différents ; leur handicap pouvant entraîner des difficultés, voire une incapacité à développer certaines compétences attendues par les programmes de l’Education nationale. La Fep-CFDT demande que les programmes soient adaptés en ce sens.

 La Fep-CFDT demande une orientation des élèves en situation de handicap qui ne soit pas basée sur leurs seuls résultats scolaires mais tenant compte de leur handicap, et de leur habileté. À ce titre, l’orientation en voie professionnelle ne peut être la seule voie proposée.

 Pour accueillir des élèves en situation de handicap, le système doit s’adapter à eux et non l’inverse. Une inclusion sans adaptation du système peut générer de la souffrance chez ces élèves comme chez les personnes qui les accompagnent : familles, AESH, professionnels enseignants et de santé.