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L’exigence des savoirs : une multilatérale biaisée

Publié le 09/11/2023

La Fep-CFDT a été invitée au ministère de l’Éducation nationale, mardi 7 novembre 2023, avec les autres syndicats de l’enseignement privé dans le cadre d’une réunion multilatérale. Elle y a exposé ses lignes rouges mais aussi ses propositions.

Le ministère a mis en ligne, pendant les vacances, un questionnaire orienté et réducteur à destination des 820000 enseignants. La récente multilatérale a été menée dans le même état d’esprit : avec des questions téléguidées. La Fep-CFDT s’est déjà exprimée sur cette méthode et s’étonne de la mise en place d’une réforme sans bilan préalable des programmes. Elle a aussi pointé du doigt la précipitation demandant que la réforme soit conçue en 8 semaines. La Fep a donc proposé de prendre le temps de la réflexion en mettant en place une réforme de fond dans toutes ses dimensions sociales, en s’appuyant sur la Confédération, mais aussi les autres fédérations (Sgen, Interco, transports). Elle a ensuite conduit les échanges en suivant les quatre thématiques ministérielles.

L'organisation pédagogique

La Fep-CFDT s’est montrée clairement opposée aux classes surchargées au-delà de 25 élèves, à la disparition des groupes classe, aux classes de niveau ainsi qu’à la suppression des cycles. Elle souhaite des effectifs réduits de remédiation ou d’approfondissement, des groupes de besoin : APC (Activités pédagogiques complémentaires) – AP (Aide personnalisée), des heures dédiées aux élèves à besoin particulier, davantage de moyens humains et matériels pour l’inclusion : formations, recrutement de AESH (Accompagnants des élèves en situation de handicap), prise en charge dès la maternelle, ordinateur fonctionnel.

Les contenus d’enseignement

La Fep-CFDT a proposé l’allègement des programmes pour davantage de qualité et de travail sur les méthodes (apprendre à apprendre…), dès le cycle 3. Elle a souhaité des attendus de fin de cycle plus clairs. Elle a dit l’importance d’une culture générale incluse dans toutes les matières, s’incarnant spécialement dans la pédagogie de projet et l’interdisciplinarité. Elle s’est montrée opposée à la bivalence au collège et lycée GT (Général et technologique), et contre l’intervention des PE (Professeur.e.s des écoles) au secondaire. Enfin, elle a questionné l’administration sur le devenir des élèves qui n’ont pas validé le socle en fin de cycle.

Les pratiques pédagogiques

La Fep a aussi martelé la nécessité de préserver d’abord et avant tout la liberté pédagogique. Elle a souhaité la mise en place de formations didactiques accessibles. Elle s’est opposée à la multiplication des évaluations nationales ainsi qu’au manuel unique, procédé indigne en démocratie, et à ce titre scandaleux. Le ministère a précisé qu’il s’agissait en réalité de la labellisation de plusieurs manuels. La Fep-CFDT demande enfin que l’administration fasse confiance aux enseignants, qui sont des professionnels et donc à ce titre aptes à choisir le manuel le plus adapté aux besoins de leurs élèves.

Culture générale

La Fep s’est montrée attachée à la culture générale, mais pas sous forme de cours spécifiques. Elle veut qu’elle soit développée dans chaque discipline, spécialement via des projets et l’interdisciplinarité. Des formations didactiques sur le sujet semblent essentielles.

 Une suite dans les groupes de travail

 Pour finir, la Fep-CFDT a demandé à être auditionnée dans trois groupes de travail en bilatérale : école, collège et lycée. Des dates lui ont été transmises.