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Éducation à la sexualité et LGBTIphobies : le ministère doit respecter ses engagements

Publié le 12/10/2023

Lutte contre le harcèlement, éducation à la sexualité, plan d’action contre les discriminations LGBTIphobes, il est grand temps que les engagements ministériels se concrétisent, notamment dans le privé où certains freins se font sentir.

Le ministère de l’Éducation nationale fait depuis des années des annonces concernant l’éducation à la sexualité, la lutte contre le harcèlement et les discriminations LGBTIphobes. Mais cette volonté politique, a priori forte, pour que le service public d’éducation protège et éduque les enfants dans le cadre des valeurs républicaines peine à se réaliser sur le terrain.

Des engagements suivis de peu d’effets

Dans les établissements publics comme privés, les moyens et les formations manquent pour réellement lutter contre les violences et sensibiliser les élèves. Les observatoires académiques de lutte contre les LGBTIphobies semblent piétiner et le dialogue social régulier avec les ministères, demandé depuis plus de six ans, est au point mort.

Les établissements privés sous contrat, sous prétexte de caractère propre, ne paraissent pas astreints aux mêmes obligations que ceux du public. Le programme de prévention du harcèlement pHARe ne s’y déploie pas, l’éducation à la sexualité y est aussi peu enseignée, voire moins, que dans le public. Quant à la circulaire d’accueil des élèves transgenres ou se questionnant sur leur identité de genre, elle y est refusée par l’Institution.

De nouveaux programmes

Le 11 octobre, la Fep-CFDT et le Collectif éducation contre les LGBTIphobies en milieu scolaire et universitaire ont rencontré le président du Conseil supérieur des programmes, chargé par le ministère d’établir des nouveaux programmes d’éducation à la sexualité. La Fep et le Collectif ont rappelé que la transmission des valeurs liées à l’éducation à la sexualité est l’affaire de chaque enseignant et enseignante − pas seulement celle des collègues qui assurent les heures spécifiquement dédiées − et que des moyens et des formations sont nécessaires pour cela. Ils ont également insisté pour que la dimension émancipatrice soit centrale dans la rédaction des nouveaux programmes. Tous les enfants doivent être éduqués de la même façon sur ce sujet, loin de toute pression idéologique ou traditionnaliste.

Rendez-vous prévu avec le ministre

La Fep-CFDT et le Collectif éducation contre les LGBTIphobies rencontrent Gabriel Attal mardi 17 octobre sur ces différentes problématiques. Les engagements pris par le prédécesseur du ministre lui seront rappelés, ainsi que l’urgence d’avancer sur ces sujets avec les représentants et les représentantes des personnels. La Fep se fait le relais de la pétition initiée par le Collectif. Les établissements privés sous contrat doivent en effet lutter de la même façon que ceux du public contre le harcèlement, pour l’égalité filles-garçons et contre toutes les formes de discriminations.