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Rencontre des syndicats - Sous le signe de l'Europe

Publié le 02/04/2024

Ce 27 mars, à l’immeuble des fédérations, la rencontre biannuelle des syndicats de la Fep-CFDT avec le Bureau fédéral a fait salle comble. Avec comme fil rouge les élections européennes.

Les élections européennes de juin prochain ont constitué le fil conducteur de ce rendez-vous : la Fep, comme l’ensemble de la CFDT, s’engage en effet dans le débat. Le rappel des avancées obtenues grâce à l’Europe a émaillé la journée sur fond d’hymne européen : de meilleurs salaires pour les femmes, 80 ans de paix, l’augmentation de la durée du congé paternité, la diminution du plastique à usage unique, la conservation de ses droits lors d’un congé maladie… Le master Found identity, notamment porté par l’École supérieure des agricultures d’Angers dans le cadre d’Erasmus mundi, la branche internationale d’Erasmus, a été présenté : un programme qui fait l’unanimité en Europe.

Dans l’après-midi, Béatrice Lestic, secrétaire nationale confédérale est intervenue sur le thème « Combattre les idées d’extrême-droite ». À la question des raisons de l’engagement de la CFDT dans ces élections, elle répond qu’il ne peut en être autrement « si l’on veut continuer à préserver un modèle démocratique unique au monde ». L’Europe est en effet pour l’instant « la seule zone où cela résiste ». Quant au modèle social, « il est largement supérieur en Europe à ce qu’il est dans le reste du monde ».

Lutter contre l’abstention

 Comment lutter contre les partis d’extrême droite à cette occasion ? Le danger qu’ils représentent ne concerne pas que la France, mais bien nombre de pays européens. La CFDT n’envisage pas un scénario où l’extrême droite serait majoritaire en Europe, mais le risque est qu’elle soit en état « de bloquer un certain nombre de décisions en faveur d’avancées sociales ». L’Ode à la joie que l’on avait en tête depuis le matin a perdu de sa légèreté. « Il n’y a pas d’exemples dans le monde d’une extrême droite favorable aux travailleurs et travailleuses », poursuit Béatrice Lestic. Quand le RN est crédité de plus de 30 % d’intentions de votes et que l’abstention risque de dépasser les 50 %, la CFDT encourage ses militant·es, non pas à aller convaincre celles et ceux qui sont certain·es de voter pour l’extrême droite de ne pas le faire, ce serait temps perdu, mais bien celles et ceux qui ne savent pas pour qui voter. Ce n’est « pas le moment de rester chez soi » quand « la guerre est aux portes de l’Europe » et que l’on sait ces partis extrémistes proches de Poutine.

Les interventions de la salle prouvent que les militant·es ont conscience de l’enjeu de ce scrutin et soutiennent cette mobilisation de la CFDT, d’autant plus que dans les salles des profs aussi on commence à entendre des collègues afficher leur préférence pour le RN. Inédit.

Le programme des actions à venir de la CFDT est consultable sur le site de la Confédération.

Une journée dense

 Outre le sujet des élections européennes, la richesse du programme de cette rencontre a permis aux secrétaires nationales et nationaux de faire le point sur le développement de la Fep − dont nombre de fédérations peuvent envier la progression ; d’aborder les élections des très petites entreprises et les stratégies à adopter ; d’évoquer ce qu’il ressort de l’opération « rendez-vous des syndicats » et des suites à lui donner. Une information a également été donnée sur la complémentaire santé et le « Choc des savoirs ». Charles Parmentier et Elisabeth Ritzenthaler, de la Confédération, sont respectivement intervenu·es sur l’intelligence artificielle et Oscar, outil de gestion de la relation aux adhérent·es. Une large place a été accordée aux questions et commentaires des représent·es des syndicats.