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Exigence des savoirs : Groupe de travail « lycée » au ministère

Publié le 15/11/2023

A sa demande, la Fep-CFDT a été invitée à une audition en bilatérale sur la réforme du lycée dans le cadre de la mission « exigence des savoirs ». Elle a transmis ses lignes, nourries de l’avis de nombreux collègues.

Un groupe de travail qui a failli ne pas se tenir

La Fep-CFDT avait rendez-vous le mardi 7 novembre 2023 après-midi au ministère. Elle disposait d’une synthèse représentative, issue de la consultation de nombreux collègues de lycées général, technologique et professionnel de la plupart des académies, des réseaux catholique, juif et laïc. Après une longue attente, la représentation de la Fep-CFDT a dû se rendre à l’évidence : le ministère l’avait oubliée. Heureusement, une autre réunion a pu être reprogrammée vendredi 10 novembre en fin de matinée. Les débats, sur les quatre thématiques, ont ainsi été respectueux et riches. Les propositions avancées seront-elles entendues par le ministre ? Au regard de certaines questions encore téléguidées et le peu de temps imparti pour mettre en place la réforme, le doute est largement permis.

L'organisation pédagogique

La Fep-CFDT défend l’idée de classes hétérogènes, en limitant les effectifs à 25 élèves maximums afin de permettre à tous de progresser. Elle demande aussi des dédoublements, des heures en dehors du groupe classe pour tous, notamment pour les élèves à besoin particulier (soutien, aide personnalisée…) afin de permettre l’acquisition de méthodes et d’aider à la transition collège / lycée. Les besoins éducatifs particuliers manquent cruellement de moyens. En outre, il manque d’AESH (Accompagnants des élèves en situation de handicap), d’heures de concertation, de matériel (ordinateur), de formations.

La Fep-CFDT constate que les programmes trop chargés engendrent de la pression sur les élèves et les enseignants. Il manque d’heures dans certaines matières ainsi que pour l’élaboration de chefs d’œuvre. Les journées sont trop longues, et ne tiennent pas comptent des territoires délaissés (ruraux ou péri-urbains).

Elle pointe également le problème spécifique que pose la classe de seconde. En effet, elle souffre d’une trop forte hétérogénéité et d’effectifs surchargés. Aussi, il faudrait réduire les effectifs et dédoubler, mais aussi relever le niveau en français à l’oral comme à l’écrit, être en mesure d’apporter davantage de méthode et une meilleure orientation par petits groupes.

Les contenus d’enseignement

Pour la Fep-CFDT, il faut d’abord approfondir les bases, afin de permettre le développement de l’esprit critique, l’argumentatif et la curiosité. Il faut alléger les programmes car leur lourdeur incite au bachotage qui se fait au détriment de la réflexion et de la méthode.

L’interdisciplinarité doit être développée au profit des élèves, y compris dans les programmes et les progressions. Il faut donc des thèmes communs, une amplification de la pédagogie de projet en remettant en place certains dispositifs (Travaux personnels encadrés (TPE), enseignements d’exploration…), une co-intervention sur des plages horaires dédiées, associée à de la concertation.

Les pratiques pédagogiques

Pour la Fep-CFDT, la liberté pédagogique est centrale et doit être préservée. Elle est aussi en faveur de la mise en place d’innovations si celles-ci ne dégradent pas les conditions de travail. Ces dernières ne doivent pas être imposées car chaque classe est différente. C’est pourquoi la Fep-CFDT proscrit tout manuel unique ou labellisé. Les équipes, constitués d’enseignants experts, doivent continuer à choisir librement les manuels selon leurs besoins. En revanche, il serait intéressant qu’Eduscol fournissent toutes les fiches.

Le projet d’évaluation de l’établissement doit être partagé par tous, et contrôlé par les IPR (Inspecteurs pédagogiques régionaux). Il a été noté que les CCF (Contrôle en cours de formation) et le contrôle continu sont inéquitables car notés différemment selon les établissements, avec une tendance à la surévaluation des élèves. Ils engendrent du stress y compris pour les enseignants.

Enfin, il faut permettre aux collègues d’avoir la possibilité de s’inscrire aux formations en EAFC (École académique de la formation continue), les rendre donc davantage accessibles. La Fep-CFDT demande plus de disciplinaire et une meilleure prise en charge des frais par Formiris.

Culture générale

Pour la Fep-CFDT, il faut développer la culture générale dans toutes les classes de tous les lycées, au sein même des cours, en refusant les cours spécifiques. Pour ce faire, elle veut encourager la diversité des approches, les sorties, la venue d’intervenants. La culture générale doit être vécue dans un ensemble. Pour la Fep-CFDT, les élèves doivent prendre le temps de lire des livres et / ou la presse. Ne pourrait-on imaginer un quart d’heure régulier obligatoire dédié à la lecture ou à l’écriture ?