Choc des savoirs : et maintenant ?
L’ossature du projet et les premiers textes sont parus au Bulletin officiel, il reste cependant encore des réformes à venir. La Fep-CFDT ne compte rien lâcher et continuer à s’y opposer fermement.
Depuis le 5 octobre, la Fep-CFDT a agi en étant force de proposition et de contestation - voir la vidéo récapitulative ICI. Elle fait le point aujourd’hui sur les chantiers à venir.
Dans l’enseignement agricole ?
Le sujet était à l’ordre du jour du Conseil national de l’enseignement agricole (Cnea) du 3 avril 2024, mais en fin de séance, à plus de 19h. Expédié en moins d’un quart d’heure, on ne peut que déplorer le flou et l’impréparation du ministère de l'Agriculture et de la Souveraineté alimentaire (Masa) en la matière. Il ne s’est pas montré très concerné par les programmes et a joué la montre sur les groupes de niveau qui, du reste, n’entrent en vigueur, pour les 4e et 3e, qu’à la rentrée 2025.
Concernant la classe préparatoire à la seconde, le ministère confirme ce qui est indiqué dans les textes. L’année 2024/2025 sera une année d’essai avec théoriquement au moins un lycée agricole concerné par région. Toutefois, il n’a pas donné d'information sur sa mise en œuvre qui risque d’être complexe. Où se trouveront les lycées ? Comment les élèves pourront-ils y accéder ? Y aura-t-il beaucoup d’élèves volontaires la première année ?
La Fep-CFDT demande des précisions sur la mise en œuvre du choc des savoirs dans l’Enseignement agricole. Sachant qu’un groupe de travail est à venir, les fédérations Fep-CFDT, Sgen-CFDT et Agri-agro comptent y jouer un rôle majeur en s’y engageant fortement. Vous serez tenus informés.
La suite de la réforme
Le ministère persiste et signe pour exiger l’application des groupes de niveaux, comme s’il craignait leur non-mise en œuvre. Pour preuve, la ministre a affirmé sur France Inter le 7 avril qu’elle ne « laissera pas le choix ». De même, au Conseil supérieur de l’éducation du 3 avril, l’administration a fermement précisé que cela s’appliquait à tous les établissements, y compris ceux du privé sous contrat.
Concernant le projet du nouveau Diplôme national du brevet, initialement prévu pour mars, il sera à l’ordre du jour du Conseil supérieur de l’éducation (CSE) en mai.
Enfin, pour ce qui relève des programmes de mathématiques et de français de la maternelle et du cycle 2, les projets du Conseil supérieur des programmes (CSP) viennent de paraître. La Fep-CFDT, qui travaille d’ores et déjà sur ce dossier, espère être consultée par le ministère avant passage en commission spécialisée et CSE, afin de pouvoir donner un avis critique et faire des propositions de modifications. D’ici là, une consultation nationale ouverte aux personnels sera proposée du mardi 16 avril au lundi 3 mai.
Il est à noter que le 13 mars le CSP a été saisi pour la mise en place du nouveau socle commun des programmes de français et de mathématiques du cycle 3, des programmes de langues vivantes et régionales de la 6e à la terminale et des programmes de mathématiques en lycée. Pour une mise en application à la rentrée 2025, les projets devront être prêts au plus tard en octobre 2024. L’application des programmes de mathématiques et de français du cycle 4 étant prévue à la rentrée 2026, les projets devront sortir au plus tard en juin 2025.
La Fep-CFDT réaffirme son rejet du « Choc des Savoirs » . Cette réforme propose en effet une vision de l’école contraire à nos valeurs en organisant le tri des élèves selon leurs résultats et en stigmatisant ceux d’entre eux qui sont en difficultés. C’est pourquoi, pour inscrire sa mobilisation dans la durée, la FEP-CFDT a déposé un préavis de grève courant du 2 avril au 11 juillet 2024 . D’autres actions seront prévues dans les mois à venir.
