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Les dérives de l'Enseignement Supérieur privé lucratif

Publié le 11/12/2023

La CFDT, représentée par la Fep et par le Sgen, a pris la parole pour souligner les dérives grandissantes liées à la financiarisation de ce secteur et les impacts dommageables sur les droits des salariés, enseignants et administratifs.

L'Enseignement Supérieur privé lucratif, régi par la Convention collective de l’Enseignement privé indépendant (EPI), a fait l'objet d'une audition le 6 décembre 2023 par la Mission d’information de l'Assemblée nationale conduite par les députées Béatrice Descamps et Estelle Folest.

Les préoccupations de la Fep-CFDT

Au cœur des préoccupations syndicales, la tendance croissante à la financiarisation de l'enseignement privé a été soulignée. En effet, la priorité donnée à la rentabilité financière, souvent au détriment de la qualité de l'éducation et des conditions de travail des enseignants et des personnels administratifs, est une problématique majeure que la Fep-CFDT a soulignée avec insistance. Cette orientation économique met en péril la mission première de l'enseignement : offrir un cadre propice à l'apprentissage et à l'épanouissement des élèves.

Par ailleurs, les atteintes au droit du travail ont été vivement dénoncées. Les pratiques de certaines entités privées, détenues par des fonds de pension, sous l'impulsion d'une recherche effrénée du profit, ont été pointées du doigt par la Fep-CFDT. Des cas de non-respect des conventions collectives, des horaires excessifs, voire des pressions sur le personnel enseignant pour des objectifs financiers ont été rapportés, mettant en lumière une dégradation inquiétante des conditions de travail. Par ailleurs la Fep-CFDT a rappelé que certains établissements privés ont vu la réforme de l’apprentissage comme une manne financière. 

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Des solutions possibles

Dans le cadre d’un dialogue social constructif au sein de la convention collective de l'EPI, la CFDT rappelle que ses revendications portent sur les renégociations du temps de travail des enseignants, de leur charge de travail, des droits d’auteurs, des classifications, des rémunérations, des congés, de l’utilisation abusive des Contrats à durée déterminée d’usage et des intervenants sur facture ubérisés. De même, une mise à jour s’avère nécessaire pour garantir des conditions de travail décentes, prévenir les dérives liées à la financiarisation et préserver la qualité de l'éducation dispensée aux élèves.

Les échanges à l'Assemblée nationale ont ainsi mis en exergue l'urgence d'une régulation plus stricte du secteur de l'enseignement supérieur privé lucratif, afin de rétablir un équilibre entre impératifs financiers et valeurs éducatives. Il faut donc mieux informer les étudiants et les parents sur les titres RNCP (Répertoire national des certifications professionnelles), les diplômes et les grades, mieux évaluer la qualité des formations en apprentissage, revoir les critères d’évaluation par Qualiopi et France compétence, s’interroger sur la location et la vente de titres RNCP, mieux contrôler les informations communiquées par les établissements aux parents sur les débouchés et les rémunérations en fin de formation.