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Poisson d’avril au ministère

Publié le 04/04/2024

La Fep-CFDT et le Sgen-CFDT ont parlé d’une seule voix au Conseil supérieur de l’éducation (CSE) du mercredi 3 avril 2024 concernant l’application des groupes de niveaux du « choc des savoirs » et le soutien à l’inclusion.

Si la Fep et le Sgen ont demandé l’abandon du « choc des savoirs », ils pointent dorénavant du doigt sa mise en œuvre qui, sur le terrain, se transforme en véritable « chaos des savoirs » dans une déclaration liminaire lue par la Fep (voir ci-dessous).

Mise en place des groupes, un poisson d’avril ?

« Lundi 1er avril, j’ai ri, j’ai beaucoup ri, lorsqu’une collègue m’a fait croire que la Direction générale des ressources humaines du ministère de l’Éducation nationale avait écrit aux rectrices et recteurs pour parler du manque de professeurs pour enseigner en groupe de niveaux les mathématiques et le français au collège ; et que pour y parvenir ils devaient faire preuve d’innovation, en recrutant de nouveaux contractuels tout en fidélisant les actuels, en employant des professeurs des écoles en détachement ou en disponibilité, en favorisant le recrutement des retraités. J’ai beaucoup ri…. Jusqu’à ce que ma collègue, preuve à l’appui, me montre qu’il ne s’agissait nullement d’un poisson d’avril. Et là je n’ai plus ri du tout. Ces nouvelles recommandations sont un aveu d’échec et mettent en avant le manque d’enseignants et d’attractivité que nous ne cessons de dénoncer. Ces recommandations légitiment la précarité et font fi des millions de travailleurs qui ont manifesté l’année dernière dans les rues contre la retraite à 64 ans et la pénibilité au travail ».

ESMS et inclusion

La Fep et le Sgen se sont montrés favorables au décret relatif aux modalités de fonctionnement en dispositif intégré des établissements et services médico-sociaux (ESMS). « Les modalités du cahier des charges proposées apparaissent comme « facilitantes », dans le respect des différentes parties : élèves et représentants légaux. En ce sens, la proposition de décret permet une souplesse dans l’adaptation aux besoins des élèves accompagnés. Cela demande toutefois des moyens supplémentaires à déployer pour faciliter la concertation nécessaire entre les équipes des ESMS et l’Éducation nationale. Il faut que le travail supplémentaire généré soit reconnu »

Les deux fédérations ont profité du décret pour faire une autre déclaration liminaire sur l’inclusion, lue par le Sgen (voir ci-dessous). « Beaucoup d’équipes professionnelles dans les écoles, collèges ou lycées rencontrent des difficultés. L’hétérogénéité des élèves et la démultiplication des suivis individualisés fragilisent la scolarité de tous et exposent les personnels à des risques psychosociaux et de la souffrance au travail. Les personnels se retrouvent trop souvent seuls, démunis face à des situations complexes sans un apport de compétences professionnelles complémentaires. Faute de moyens suffisants, les situations de handicap sont mal prises en compte et l’inclusion recherchée devient une exclusion ».

La Fep-CFDT et le Sgen-CFDT, ont ainsi rappelé leur soutien à la loi de 2005 qui reconnaît à tout enfant le droit d’être inscrit à l’école. Ils ont exposé leurs revendications pour améliorer l’inclusion.