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Revalorisation : Le compte n’y est toujours pas

Publié le 22/04/2023

Suite aux annonces faites par le chef de l’État le 20 avril, la Fep-CFDT regrette une revalorisation insuffisante. Le socle ne peut être qu’une première étape, le pacte ne passe toujours pas.

La Fep-CFDT et le Sgen-CFDT sont d’accord avec les objectifs affichés du socle, à savoir mieux reconnaître l’engagement de tous les enseignants, renforcer l’attractivité du métier à différents stades de la carrière et fluidifier les déroulements de carrière. Cependant, malgré quelques avancées, les moyens pour y parvenir demeurent insuffisants, et nettement en dessous des fortes attentes de revalorisation salariale des enseignants.Ce socle ne peut être qu’une première étape.

Les propositions qui vont dans le bon sens

Le ministère a pris en compte certaines des revendications de la Fep-CFDT et les propositions suivantes vont dans le bon sens : le doublement de l’Isoe/Isae/ISP permet de reconnaître la complexification du métier et l’investissement professionnel de tous les professeurs de façon équitable. Depuis le début des concertations, en octobre, la Fep-CFDT et le Sgen-CFDT ont porté sans relâche cette revendication. À partir de septembre 2023, toutes ces indemnités de suivi des élèves passeront ainsi à 2 550 € brut par an. 

Une autre revendication de la Fep et du Sgen qui a abouti : la part modulable des professeurs principaux de 1re, de terminale et de 2e année de CAP sera relevée de plus de 50 % et atteindra donc 1 476 € brut par an. Cette augmentation est une reconnaissance du rôle essentiel des enseignants dans l’orientation des élèves.

Par ailleurs, les débuts de carrière seront valorisés, puisque les stagiaires percevront désormais la prime d’attractivité et que cette dernière sera revalorisée pour les quinze premières années de carrière.

L’amélioration des reclassements est aussi une mesure tout à fait positive. L’augmentation du contingent pour le passage à la hors-classe permettra une progression de carrière plus rapide : l’accès s’effectuerait en moyenne un an plus tôt. Mais la revalorisation est à envisager de façon différée et ne règle donc pas les problèmes immédiats de pouvoir d’achat. 

À partir de 2024, l’accès à la classe exceptionnelle se fera selon un taux de promotion, comme pour la hors-classe. La Fep-CFDT approuve la suppression des viviers : elle n’a en effet cessé de souligner que nombre de promotions au vivier 1 ne pouvaient être attribuées, car les missions particulières proposées n’existent pas dans l’enseignement privé. Elle souhaite que les conditions de mise en œuvre permettent une véritable reconnaissance de l’investissement des enseignants.

La revendication de l’accès au concours IA-IPR semble avoir été entendue, mais celle de l’accès aux concours de personnel de direction paraît toujours au point mort. La Fep-CFDT et le Sgen-CFDT redisent l’importance des perspectives d’évolution de carrière et de la possibilité d’accéder à d’autres métiers de la fonction publique.

 Malgré ces avancées, le socle ne peut être que la première étape, en vue d’un rattrapage progressif du pouvoir d’achat.

 La CFDT ne pactise toujours pas 

La Fep-CFDT et le Sgen-CFDT refusent la philosophie du pacte, qui ressert l’idée de travailler plus pour gagner plus. Les deux organisations syndicales s’opposent à de nouvelles tâches qui viendraient alourdir une charge de travail déjà conséquente et demandent que toutes celles déjà effectuées soient rémunérées à leur juste valeur. Elles dénoncent, avec la mise en place du pacte, l’accentuation inévitable des inégalités entre les femmes et les hommes, et entre les enseignants du premier et du second degré ; le morcellement des tâches en briques empilables ; la mise en concurrence des collègues ; la mise en œuvre propice à des dérives dans le privé sous contrat sans l’instauration obligatoire d’une véritable instance de concertation.

Et maintenant ?

La Fep-CFDT et le Sgen-CFDT revendiquent une loi de programmation pluriannuelle, seule mesure de fond capable de remettre à niveau progressivement les salaires.

La Fep-CFDT et le Sgen-CFDT souhaitent que le chantier structurel sur la refonte des grilles et des rémunérations – qui va s’ouvrir au ministère de la Fonction publique – permette aussi une augmentation indiciaire pour tous.

Les deux organisations réclament également, compte-tenu du contexte de forte inflation, des mesures d’urgence pour maintenir le pouvoir d’achat des agents publics, comme l’augmentation de la valeur du point d’indice.

La Fep-CFDT sait pouvoir compter sur la CFDT Fonction publique pour défendre au mieux les intérêts des agents publics.